Restructuration de l’ADDSEA : Oui, nous avons des raisons d’être inquiets !

C’est le « grand chantier » de l’année 2010 à l’ADDSEA, la « réorganisation » de l’ADDSEA en « pôles ». En clair, au lieu d’avoir une vingtaine d’établissements autonomes comme aujourd’hui, nous n’aurions que quelques grands pôles comme le secteur adulte (CADA et CHRS), ITEP, enfance, etc.

Ce qui nous semble particulièrement inquiétant c’est la raison principale de cette restructuration affichée dans le document diffusé par la Direction Générale :

« La fin de l’État providence est devenue une réalité au regard des pressions économiques subies par la société française. Les associations sont invitées à rationaliser leurs choix budgétaires, globaliser leurs enveloppes, mutualiser leurs moyens, voir se regrouper ».

Bref, un des objectifs est clairement de « rentabiliser » nos services et établissements, ce qui rentre dans un cadre plus général de réductions des budgets et d’économies contre l’ensemble du secteur de la santé et du social (généralisation des CPOM par exemple), au détriment des conditions de travail des salariés et de la prise en charge des usagers.

Pour l’instant, le choix affiché est de réduire le nombre de cadres de direction. Et après ? Une des premières inquiétudes est que ce regroupement permette, à terme, de supprimer des postes, en particulier dans les services administratifs et généraux. Même si de telles suppressions de postes se font sans licenciement, le fait que des départs de collègues ne soient pas remplacés signifient à la fois un accroissement de la charge de travail pour celles et ceux qui restent et des emplois en moins alors que des millions de salariés galèrent à l’ANPE. Rappelons d’ailleurs, en ce qui concerne la charge de travail, que le passage récent aux 35 heures à l’ADDSEA s’est fait sans la création des 40 postes nécessaires.

Dans un contexte de « rationalisation » économique, un des risques est aussi que les économies se fassent au détriment de la prise en charge des enfants et des familles. D’un côté, la crise de l’économie capitaliste, les politiques anti-sociales successives et l’accroissement de la pauvreté, renforcent les difficultés des personnes que nous accompagnons. De l’autre, on risque de faire encore des économies sur nos services et établissements, de nous donner encore moins de moyens pour accompagner ces enfants et adultes en difficulté. Exemples : inquiétudes quant à l’avenir du centre d’hébergement de la Double Écluse, qui offre à des femmes victimes de violences un cadre original et sécurisant pour se reconstruire. Les correspondants de nuit resteront-ils un service de l’ADDSEA ? Etc.

Aussi, la CGT partage l’inquiétude de bien des salarié(e)s concernant la restructuration de l’ADDSEA. Nous appelons les salariés à être particulièrement vigilants quant aux conséquences de cette restructuration, à nous faire remonter leurs inquiétudes et interrogations pour que nous puissions agir, non pas service par service, mais de façon globale.

Notons pour finir que ce qui est appelé « fin de l’État providence » et « pressions économiques » ne sont en rien des fatalités. Toutes les avancées sociales que nous avons obtenues et que patronat et gouvernements liquident une à une, nous les avons gagnées par la lutte et la construction d’un rapport de force favorable au monde du travail. C’est encore aujourd’hui, par la lutte que nous pourrons conserver nos conquêtes sociales et obtenir des améliorations de nos conditions de vie et de travail !

Télécharger le tract en PDF : restructuration-1