Le rapport 2009 d’Amnesty International vient d’être publié. Comme chaque année il s’agit d’une source particulièrement intéressante pour avoir un aperçu de la situation des droits humains dans le monde entier. En effet, la lutte du monde du travail pour arracher une vie meilleure n’a jamais été limitée par les frontières, c’est une lutte qui se déroule dans tous les pays, sur tous les continents. La solidarité internationale a toujours été un principe fondamental du mouvement ouvrier et syndical. Et on notera que dans des pays comme l’Iran ou la Chine, la violence des régimes en place s’exerce en particulier contre les militants ouvriers.
Les rapports d’Amnesty International sont aussi une source d’information intéressante lorsqu’il s’agit de lutter pour les droits des demandeurs d’asile, nous l’avions d’ailleurs utilisé pour dénoncer l’absurdité des pays dits « sûrs ». Enfin, si notre combat quotidien se base sur des revendications comme les salaires, la défense de la convention collective ou la lutte contre les licenciements, des revendications comme l’égalité entre hommes et femmes, le refus des discriminations racistes et d’autres remises en cause des droits humains fondamentaux sont aussi au cœur de nos préoccupations syndicales. Lorsque nous nous étions mobilisés par rapports au CADA, nous avions d’ailleurs clairement lié la lutte pour l’emploi des salariés à celle de la défense du droit d’asile. La situation des droits humains dans le monde qui ressort de ce rapport 2009 d’Amnesty Internal montre l’importance de défendre ce droit d’asile.
Ce rapport 2009 d’Amnesty International s’inscrit en plus dans le contexte actuel de la crise mondiale du système capitaliste comme on peut le lire en introduction :
En septembre 2008, à New York, j’assistais à la réunion de haut niveau organisée par l’ONU sur les Objectifs du millénaire pour le développement, ces buts que se sont fixés les membres de la communauté internationale afin de tenter de réduire la pauvreté d’ici à 2015. L’un après l’autre, les délégués ont pris la parole et réclamé davantage de moyens financiers pour en finir avec la faim, pour réduire la mortalité des enfants en bas âge et des femmes en couches, pour que chacun ait accès à l’eau potable et à des installations sanitaires, pour que le droit des filles à l’éducation soit respecté. La vie et la dignité de milliards d’êtres humains étaient en jeu ; pourtant, on ne voyait se manifester qu’une volonté limitée de dégager l’argent qu’appelaient tous leurs discours. En quittant le siège des Nations unies, mes yeux se sont posés sur des écrans où il était question de tout autre chose, d’un événement survenu à l’autre bout de Manhattan : l’effondrement de l’une des plus grandes banques d’affaires de Wall Street. C’est vers cela qu’était vraiment tournée toute l’attention de la planète, tous ses moyens aussi. Les gouvernements de pays riches et puissants, qui disaient ne pas disposer des ressources nécessaires à la lutte contre la pauvreté, ont soudain trouvé des sommes infiniment supérieures pour voler au secours de banques à la dérive ou stimuler des secteurs de l’économie qu’on avait laissés pendant des années échapper à tout contrôle et qui, désormais, s’effondraient.