Article publié par « L’Autre Quotidien« , 27 juin 2017 :
Elle avait dénoncé les conditions d’accueil des jeunes migrants isolés par la Sauvegarde de la Marne, après le suicide d’un jeune Malien, Denko Sissoko, le 6 janvier 2017. Cette intervention avait fortement déplu à l’association, qui avait engagé une procédure de licenciement contre l’éducatrice. Malgré le refus de l’inspecteur du travail d’autoriser son licenciement, la Sauvegarde de la Marne persiste et signe. Et, dans son dossier, un mail des RG adressé à son employeur…

Manifestation en hommage à Denko Sissoko à Châlons
L’association la Sauvegarde de la Marne, qui prend en charge l’accueil des mineurs étrangers isolés dans le département, n’en démord pas. Elle veut la tête de Ibstissam Bouchaara, éducatrice spécialisée et déléguée du personnel Sud Santé Sociaux au sein de l’établissement, accusé d’avoir dénigré son employeur, après le suicide d’un jeune migrant, le Malien Denko Sissoko. Après avoir imposé à l’éducatrice de 37 ans une mise à pied conservatoire et sans salaire pendant près de deux mois, après l’avis défavorable de l’inspecteur du travail et alors qu’elle avait été réintégrée sur son poste, la Sauvegarde de la Marne a déposé, le 23 mai dernier, un recours auprès du ministère du travail, afin que celui-ci autorise le licenciement de cette éducatrice de l’aide sociale à l’enfance. Ibtissam Bouchaara devrait donc être entendue par la direction départementale du travail le 6 juillet à Châlons-en-Champagne. La CGT, la FSU et Sud organisent le 29 juin un rassemblement de soutien, le 29 juin prochain, devant les locaux de la Sauvegarde.
Quatre éducateurs pour 73 jeunes
Ce qu’on lui reproche ? D’avoir critiqué l’indigence des conditions d’accueil et de suivi des mineurs étrangers isolés, sur Radio Primitive, une radio associative rémoise, après la mort de l’un d’eux, Denko Sissoko, le 6 janvier 2017. Dans un article posté sur le blog dormirajamais.org, elle expliquait : « (…) un soir du 23 décembre quand je mets les pieds dans un service de SAMIE(1) de mon association, en tant que déléguée du personnel, je ne m’attends pas à ce choc des frontières sur notre territoire. Les chiffres sont terribles : 4 éducateurs, 73 jeunes. Pas de veilleur de nuit pour leur sécurité, pas de psychologue pour soigner les traumatismes, pas de maîtresse de maison pour le côté maternel mais un mélange de mineurs avérés, d’autres en cours d’évaluations et d’adultes en difficulté qui vivent dans le même bâtiment ». Aujourd’hui, alors qu’elle est à nouveau menacée de licenciement, Ibtissam Bouchaara, ne comprend pas l’entêtement de son employeur.
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