CGT ADDSEA

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Solidarité avec les travailleurs d’Iran !

Posted by dsinterim sur Mai 15, 2009

Pour le Premier Mai, environ 2.000 personnes se sont rassemblées au Parc Laleh de Téhéran à l’appel d’organisations syndicales et ouvrières d’Iran. Les forces de sécurité du régime des mollahs sont intervenues violemment à coups de matraque et de gaz lacrymogènes contre les manifestant(e)s. Plus de 150 personnes ont été arrêtées. D’autres manifestations ont eu lieu dans d’autres villes du pays comme à Sanandaj, Tabriz, Qom, Arak etc…

A ce jour, selon les informations dont nous disposons, au 13 mai 2009, plus de 80 militants ouvriers étaient toujours emprisonnés pour avoir participé aux manifestations du Premier Mai en Iran.

A la demande du Comité d’Organisation du Premier Mai de Téhéran, qui fait appel à la solidarité internationale contre la répression, la CGT-ADDSEA a envoyé le communiqué suivant aux autorités iraniennes :

Selon le Comité d’Organisation du Premier Mai à Téhéran, le rassemblement du Premier Mai 2009, qui fut organisé par des organisations indépendantes de travailleurs iraniens au parc Laleh, a été violemment attaqué par les forces de sécurité, de nombreux manifestants ont été battus et 150 d’entre eux arrêtés. Les forces de police ont brutalement attaqué les participants au rassemblement, dont des femmes et des enfants, à coups de matraques et de gaz lacrymogène, et ont poussé des centaines de gens hors du parc. Le rassemblement du Premier Mai à Sannandaj a lui aussi été attaqué par les forces de sécurité et la police en civil, et de nombreux manifestants ont été battus et arrêtés.

Plusieurs jours après l’attaque policière du Premier Mai, environ 130 femmes et hommes sont toujours emprisonnés. Ils sont détenus dans des conditions inacceptables à la section 204 de la prison Evin de Téhéran.

Nous dénonçons ces attaques contre les droits des travailleurs d’organiser et de célébrer le Premier Mai. Nous demandons la libération inconditionnelle et immédiate de tous les arrêtés du Premier Mai. Nous demandons aussi que le gouvernement respecte les droits des travailleurs à s’organiser, se rassembler et à faire grève, qu’il mette fin à la persécution des militants ouvriers, qu’il libère tous les travailleurs emprisonnés et qu’il n’interfère pas dans les affaires des organisations indépendantes de travailleurs.

CGT-ADDSEA, le 12 mai 2009

Ce communiqué peut bien sûr être envoyé par toute organisation qui se sent concernée par la lutte des travailleuses et des travailleurs d’Iran pour leurs droits démocratiques et leurs revendications sociales. Les communiqués doivent être adressés aux adresses suivantes par mail : info@leader.ir ; dr-ahmadinejad@president.ir ; info@judiciary.ir ; iran@un.int ; ijpr@iranjudiciary.org ; info@dadiran.ir ; office@justice.ir; matbuat@mfa.gov.ir; info@police.ir.

Une copie des communiqués de soutien sont à envoyer à l’adresse suivante : info@workers-iran.org

Plus d’informations en anglais à cette adresse

Quelques informations sur le Premier Mai à Téhéran

Déclaration des ouvriers iraniens pour le 1er Mai 2009

Le 1er Mai est la journée de solidarité de la classe ouvrière et un jour de lutte des travailleurs autour du monde contre le pouvoir oppressif du capitalisme et l’expression de leurs désirs d’un monde libéré de l’oppression et de l’exploitation.

Cette année la classe ouvrière célèbre le Premier Mai alors que le système capitaliste mondial s’embourbe dans une crise économique de plus en plus dévastatrice et lutte pour se libérer de ce marasme par tous les moyens possibles.

La crise économique actuelle a démontré l’incapacité du système capitaliste de surmonter ses problèmes, et il n’a pas trouvé d’autres solutions que de transférer le poids de la crise sur les épaules de la classe ouvrière dans le monde entier. Cela témoigne du fait qu’après la chute du bloc de l’Est et la déclaration de la fin de l’Histoire par le monde capitaliste décadent, il ne reste pas d’autre alternative à la classe ouvrière et au monde civilisé que de se libérer des inhumaines relations de production capitalistes.

L’actuelle crise financière et ses conséquences dévastatrices pour la classe ouvrière du monde entier étend son spectre sinistre sur la vie quotidienne des travailleurs iraniens. Mais les injustices dont ils souffrent ne sont que la conséquence du pouvoir de la classe capitaliste iranienne.

Les injustices imposées à la classe ouvrière iranienne, sont, entre autres :

– Des salaires qui poussent les travailleurs sous le seuil de pauvreté ;
– La multiplication des licenciements ;
– Le refus de payer les salaires pendant des mois ;
– L’imposition par les compagnies de contrats de travail précaires et temporaires ;
– L’emprisonnement et la flagellation (1) de travailleurs afin d’empêcher la désobéissance et la résistance ;
– L’absence de contrats de travail justes et légaux.

Tout cela ce ne sont pas des problèmes qui sont apparus en Iran avec la nouvelle vague de la crise économique. De telles injustices existent en Iran depuis de nombreuses années et la crise est chaque année plus profonde. Nous ne devons pas rester silencieux devant de telles pratiques inhumaines et détestables, et nous ne devons pas les laisser violer encore plus nos droits qu’ils ne le font déjà. Nous sommes les principaux producteurs de la richesse de la société, et nous considérons de notre plein droit de vivre selon les meilleurs niveaux de vie.

Nous méritons un niveau de vie décent et nous nous assurerons que nous réglerons ces problèmes en formant des syndicats indépendants de l’influence du gouvernement et des compagnies, et par notre solidarité continue.

Aussi, nous, travailleurs, considérons les revendications suivantes comme étant le programme minimum qui doit s’appliquer immédiatement :

1.Sécurité de l’emploi pour tous les travailleurs et abolition des contrats temporaires, précaires ou nouvellement formulés.

2. Nous considérons que le salaire minimum (2) mis en place par le Haut Conseil du Travail n’est que l’imposition d’une mort graduelle pour des millions de familles ouvrières, et nous insistons sur l’augmentation immédiate du salaire minimum sur la base des revendications légitimes des travailleurs, élaborées par les véritables représentants des travailleurs et leurs syndicats indépendants.

3. La formation de syndicats ouvriers indépendants, le droit de grève, la liberté de se rassembler et la liberté d’expression sont nos droits légitimes, et ces revendications doivent être garanties de façon inconditionnelle et sont les droits inaliénables de tous les travailleurs.

4. Les salaires impayés des travailleurs doivent être immédiatement versés. Le non-paiement des salaires doit être dorénavant considéré comme un délit, poursuivi par les cours de justice et le paiement des salaires imposé.

5. Il faut mettre fin aux licenciements de travailleurs sous différents prétextes et tous ceux qui ont été licenciés ou qui arrivent nouvellement sur le marché du travail doivent bénéficier d’une garantie d’emploi leur offrant un niveau de vie décent.

6. Nous demandons l’égalité des droits entre les hommes et les femmes dans tous les aspects de la vie économique et sociale et nous demandons l’abolition de toutes les lois discriminatoires actuelles.

7. Nous demandons des retraites décentes pour tous les retraités et condamnons toutes les pratiques discriminatoires dans le versement des retraites (3).

8. Nous soutenons fermement les revendications avancées par les enseignants, infirmières et autres cols blancs qui travaillent dur, et nous nous considérons nous mêmes comme leurs alliés dans leurs luttes. Nous demandons aussi la révocation de la condamnation à mort de Farzad Kamangar (4).

9. Comme les ouvriers saisonniers et du bâtiment sont privés des droits à une nécessaire assurance sociale, nous soutenons leur lutte pour acquérir leurs droits humanitaires et une vie décente.

10.Le capitalisme est la force principale derrière le travail des enfants. Nous demandons que tous les enfants, quelque soit leur genre, leur ethnie ou leur religion, ait la possibilité de bénéficier des mêmes possibilités en matière d’éducation, de santé et d’hygiène.

11. Nous demandons la libération de tous les travailleurs incarcérés, dont Mansour Osanloo5 et Ebrahim Madadi, et la révocation de tous les jugements rendus contre eux, et que soit mis fin aux arrestations et aux intimidations à l’encontre de travailleurs.

12.Nous prononçons fermement notre soutien aux mouvements amoureux de la liberté et revendiquant l’égalité comme le mouvement étudiant et le mouvement des femmes et condamnons les arrestations et la détention de leurs militant(e)s.

13. Nous faisons partie du mouvement international de la classe ouvrière et en tant que tel, nous condamnons les expulsions aléatoires et la double exploitation et le double harcèlement des Afghans et d’autres travailleurs immigrés en Iran.

14.Si nous sommes reconnaissant envers le soutien de la classe ouvrière internationale avec nos luttes en Iran, nous sommes également les alliés et solidaires de toutes ses luttes contre les difficultés imposées par le système capitaliste.

15. Le Premier Mai doit être un jour férié en Iran et il faut révoquer et mettre fin à toutes les interdictions de célébrer le Premier Mai.

Vive le Premier Mai !

Vive la solidarité internationale de la classe ouvrière !

Téhéran, 1 Mai 2009

Comité du Premier Mai
Syndicat des Travailleurs de la Compagnie de Bus Vahed de Téhéran et de la Banlieue
Syndicat des Travailleurs de Haft Taped Sugar Plantations.
Syndicat Libre des Ouvriers d’Iran
Comité de Fondation du Syndicat des Peintres en Bâtiment et des Travailleurs de la Décoration
Conseil de Collaboration des Organisations et Militants Ouvriers
Comité de Coordination pour la Formation d’Organisations Ouvrières
Comité pour la Mise en Place d’Organisations Libres de Travailleurs
Conseil des Femmes
Centre pour les Droits des Travailleurs en Iran

(1) En février 2009, par exemple, Shiva Kheyrabadi, Susan Razani, Ghaleb Hosseini et Abdollah Khani, militants ouvriers, ont été condamnés à être fouettés par le Tribunal Islamique de Sannadaj (Kurdistan) pour avoir participé aux manifestations du 1er Mai 2008. Ghaleb Hosseini a été condamné à 70 coups de fouet et 6 mois d’emprisonnement et Abdollah Khani à 50 coups de fouet et 91 jours de prison.

(2) Pour l’année 1388 (2009-2010), le salaire minimum est fixé à 205,98 euros mensuels en Iran, alors qu’on considère qu’il faut 660 euros pour ne pas vivre en dessous du seuil de pauvreté à Téhéran.

(3) Il existe de nombreuses discriminations en matière de retraite en Iran, en particulier à l’encontre de minorités religieuses. On note, par exemple, plusieurs cas de Bahaïs à qui le versement de la retraite a été refusé sur la base de documents légaux indiquant que « le versement de la retraite aux individus liés à la secte bahaï est illégal ».

(4) Farzad Kamangar est un militant syndicaliste, enseignant, kurde iranien. Arrêté en 2006 et torturé dans la prison d’Evin, il a été condamné à mort pour mohareb (« inimitié à l’égard de Dieu ») le 25 février 2008 par le Tribunal Révolutionnaire de Téhéran. Bien qu’il n’y ait absolument aucune preuve, il fut accusé de lien avec le PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan).

Pour plus d’informations (en français) : Amnesty International ; International Trade Union Confederation ; Internationale de l’Education

(5) Mansour Osanloo, un des fondateurs du Syndicat des Travailleurs de la Compagnie de bus Vahed de Téhéran et Banlieue, a été arrêté à plusieurs reprises depuis 2005. Il a été, entre autres, arrêté le 26 novembre 2006 avec Ebrahim Madadi, le vice-président du syndicat, et a subit des tortures physiques et psychologiques.

Quelques informations sur la répression de la manifestation du Premier Mai à Téhéran

Les informations ci-dessus sont celles communiquée par la Campagne « Un Million de Signatures pour l’Egalité 1», campagne de femmes et d’hommes contre les lois discriminatoires dont sont victimes les femmes iraniennes. Des militantes et militants de cette campagne font partie des nombreuses personnes arrêtées lors de la manifestation du Premier Mai à Téhéran.

Communiqué de la Campagne « Un million de Signatures pour l’Egalité» – 2 mai 2009

Six membres de la campagne « Un million de signatures » ont été arrêté(e)s après une manifestation pacifique à Téhéran vendredi 1er mai dans le parc Laleh pour célébrer la journée internationale des travailleurs. Les forces de police ont attaqué les manifestant(e)s avant même qu’ils ne commencent à crier leurs slogans. Certains témoins ont affirmé que l’attaque de la police a ensanglanté le visage de manifestant(e)s.

Amir Yaghoubali, Nikzad Zanganeh, Taha Valizadeh, Pouria Poshtareh, Kaveh Mozaffari et Jelveh Javaheri font parmi des arrêtés. Les rapports disent que plus de 150 autres ont été arrêtés pendant la protestation. Certains ont été envoyés vers la prison Evin, et d’autres ont passés la nuit dans différents postes de police de la ville.

Alors que les familles des membres de la Campagne arrêtés cherchaient à connaître la situation de leurs garçons et filles aimé(e)s, les forces de sécurité ont surgi aux domiciles de Amir Yaghoubali et de Kaveh Mozaffari. Après deux heures d’interrogatoire, les forces de sécurité ont saisi les ordinateurs, des livres, CD et des notes personnelles de ces membres de la Campagne. La mère de Jelveh Javahri, qui attendait au commissariat de Vozara (où sa fille est détenue), raconte : « J’avais la clef. Lorsque je suis entrée chez moi, je les ai vus mettre tout un tas de chose dans des sacs. Ils prenaient tout, même les diplômes universitaires de Jelveh et de Kaveh. Ils ont dit à ma fille de les accompagner pour répondre à des questions simples. Mais ma fille a résisté. Elle leur a dit qu’il devait avoir un mandat légal pour l’arrêter. Aussi, les forces de sécurité ont passer un coup de fil, et trois gros hommes sont arrivés pour emmener Jelveh avec eux violemment par la force. Kaveh était menotté. Je leur ai dit qu’ils mettaient des menottes sur les mains de la liberté. »

La Campagne Internationale pour les Droits Humains en Iran, le Comité pour la Célébration du 1er Mai et des ouvriers de la compagnie Iran Khodro Co., ainsi que de nombreuses autres organisations, ont condamné l’action brutale et féroce des forces de sécurité, et ont insisté sur le droit fondamental des travailleurs d’organiser des manifestations pacifiques.

Dernières nouvelles sur la situation des prisonniers à Evin – 4 mai 2009

Suite à la détention de citoyens ordinaires et de militants ouvriers et sociaux le 1er Mai (Journée Internationale des Travailleurs), les familles des arrêtés se sont depuis informées sur la situation de leurs proches aimés. Les hommes arrêtés ont été transférés au poste de la police de sécurité du Square Hor, et, après des heures d’interrogatoire, ils ont été transférés dans un lieu inconnu qui est certainement la branche 240 de la prison d’Evin2.

Les hommes arrêtés n’ont eu aucun contact avec leurs familles jusqu’à maintenant, mais, selon ce que l’on a pu entendre, des cautions et des garanties de tierces personnes ont été décidées pour certains des détenus. Les femmes arrêtées ont aussi été transférées hier à la prison Evin et se trouvent dans des cellules de quatre personnes. Tout accès au téléphone est interdit depuis ces cellules.

Les familles des militants arrêtés ont envoyé un courrier au Chef Judiciaire Mahmoud Hashemi Shahrudi pour protester contre l’action illégale des forces de police et demander la libération rapide et sans condition de tous les arrêtés.

Dernières nouvelles des militants arrêtés le 1er Mai – 5 mai 2009

Les familles des militants arrêtés le 1er Mai se sont rassemblées devant le Tribunal Révolutionnaire pour avoir des informations sur la situation de leurs proches. En même temps, les familles ont envoyé un courrier au Chef Judiciaire Mahmud Hashemi Shahrudi pour protester contre l’action illégale des forces de police et demander la libération rapide et sans condition de tous les arrêtés.

Shahrzad Jahanian, mère de Nikzad Zanganeh (une militante de la Campagne Un Million de Signatures qui a été arrêtée lors de la protestation du 1er Mai pour célébrer la Journée Internationale des Travailleurs) qui est venue à Téhéran depuis Bandar Abbas deux jours avant, a dit à « Change For Equality » : « D’abord ses amies, puis elle-même [Nikzad], furent appelées. Elle dit n’avoir pas encore été interrogée et que ni caution ni garantie d’une tierce personne n’a été décidée pour elle. »

Elle continue en ajoutant que « les fonctionnaires de la justice m’ont dit aujourd’hui que les prisonniers ont été divisés en groupes et que leurs interrogatoires allaient être menés. Ils ont ensuite expliqué qu’ils nous feraient savoir lorsqu’ils auraient décidé de la conclusion de cette affaire ».

Le père de Taha Valizadeh, un autre militant de la Campagne arrêté le 1er Mai, explique : « Ils ne nous ont pour l’instant pas donné de réponse claire. Ils m’ont juste dit que Taha était détenu et qu’il restait en détention. Ils ne m’ont même pas confirmé le lieu exact où mon fils est détenu. »

La mère de Jelveh Javaheri, une autre militante de la Campagne, dont le mari Kaveh Mozafari a d’abord été arrêté lors de la manifestation, et qui fut elle-même arrêtée lorsque la police est venue la chercher chez elle, explique : « Jelveh appelé hier et a dit qu’une caution de 100 millions de Tormans3 (environs 100.000 dollars) avait été décidée pour son cas. Nous ne pouvons pas payer un montant de caution si élevé. »

Selon la fille de Maryam Mohseni, une militante ouvrière arrêtée le 1er Mai, une caution de 50 millions de Tomans a été décidée pour l’affaire de sa mère et d’autres détenues. Comme elles n’ont commis aucun crime, elles refusent d’accepter une telle décision.

La femme d’Alireza Saghafi, un militant ouvrier arrêté le 1er Mai, dit : « Aucun des hommes arrêtés n’a pu jusqu’à présent donné un coup de téléphone depuis la prison. La nuit dernière, deux hommes ont été libérés avec la garantie d’une tierce personne. Deux autres libérations similaires sont prévues aujourd’hui. Hier, les fonctionnaires m’ont dit qu’une caution de 100 millions de Tomans avait été décidée pour Alireza, puis ils m’ont dit ‘alors pars et ramène les documents nécessaires’. Aujourd’hui, ils ont nié avoir dit cela et ont expliqué que les interrogatoires continuaient. »

Elle ajoute : « nous n’avons pas une telle somme. 100 millions de Tomans est une somme très élevée et l’équivalent de trois fois le prix du sang ou compensation monétaire dans le cas d’une mort accidentelle ou volontaire d’un homme (diehl4). Quel crime ont-ils donc commis pour justifier une caution si élevée ? Aucun de ceux qui ont été arrêtés le Premier Mai ne s’ennuieront s’ils sont libérés. Ils attendront sans aucun doute le jugement. Je pense que les forces de sécurité ont d’autres buts. Aujourd’hui, elles ont attaqué un autre rassemblement et ont arrêté de nombreux ouvriers. Ces ouvriers avaient-ils aussi participé au Premier Mai et à la protestation pour soutenir la Journée Internationale des Travailleurs ? »

Les arrêtés du Premier Mai interdits de visites – 8 mai 2009

Les familles des militants arrêtés le Premier Mai continuent d’avoir des réponses contradictoires de la part des fonctionnaires. Une de celles qui se trouvaient devant le Tribunal Révolutionnaire pour avoir des nouvelles de la situation de ses proches raconte : « Ils ne nous laissent pas rencontrer les fonctionnaires responsables. Ils nous donnent juste des fausses informations. » Elle ajoute : « Malgré le fait qu’officiellement les interrogatoires sont terminés, la détention [des membres de nos familles] se poursuit, ce qui est illégal. »

Depuis le 1er Mai, les familles de celles et ceux qui ont été arrêtés lors des protestations commémorant la Journée Internationale des Travailleurs ont envoyé deux lettres au Chef judiciaire Mahmoud Hashemi Shahroudi et à la Cour Révolutionnaire Islamique de Téhéran, expliquant que les militants n’avaient commis aucun crime et demandant la libération rapide et sans condition de tous les arrêtés.

Aujourd’hui, les forces de police ont dispersé la foule qui s’est rassemblée devant le Tribunal Révolutionnaire afin de suivre les affaires des membres de leurs familles détenus. La police a déclaré à ceux qui étaient devant le tribunal que s’ils ne se dispersaient pas ils seraient arrêtés.

Cependant des membres des familles de militants arrêtés le Premier Mai se sont rendus à la prison Evin avec l’espoir de pouvoir rencontrer ceux qu’ils aiment. A la prison Evin, les fonctionnaires leur ont dit que le juge Haddad, Procureur en chef de la branche de la sécurité des Cours Révolutionnaires, avait décidé de l’interdiction des visites pour ceux qui avaient été arrêtés le Premier Mai.

Le 1 Mai 2009, plus de 150 manifestants pacifiques ont été arrêtés alors qu’ils se préparaient à commémorer la Journée Internationale des Travailleurs. Parmi eux, plusieurs membres de la Campagne, dont Nikzad Zanganeh, Amir Yaghoubali et Kaveh Mozaffari, et leurs domiciles ont été perquisionnés après leurs arrestations. Lors de la perquisition du domicile de Kaveh Mozaffari, les fonctionnaires de police ont également arrêté son épouse Jelveh Javaheri, qui n’était pas à la manifestation, mais simplement chez elle.

Notes :

1 Site de la Campagne pour l’Egalité : http://www.campaignforequality.info/

2Créée par la SAVAK (la police politique du Shah) et comportant une section secrète (la prison 209) sous administration directe de la VEVAK (le service de renseignement du régime islamiste), la prison d’Evin est tristement célèbre pour l’opposition iranienne et un symbole des dictatures successives du Shah et des mollahs pour le nombre important de prisonniers politiques qui y ont été enfermés, torturés et même exécutés.

3Bien que le rial soit la monnaie officielle de l’Iran, beaucoup d’Iraniens emploient le terme toman à la valeur de 1 toman = 10 rials. 100 millions de Tomans font donc un peu plus de 80.000 euros.

4Le Diehl, prix du sang, est la somme à payer en cas de meurtre ou de mort accidentelle à la famille de la victime pour être libéré. On notera que ce prix est moitié moins élevé lorsque la victime est une femme.

Pour plus d’informations sur les luttes en Iran (en anglais) :

International Alliance in Support of Workers in Iran

Iranian Workers’ Solidarity Network

Change for equality

4 Réponses to “Solidarité avec les travailleurs d’Iran !”

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