Lettre ouverte de l’association Solmiré à Madame Bouquin, Présidente du Conseil Départemental du Doubs, et aux élus départementaux de la majorité (Les Républicains, UDI, Modem).
Vendredi 8 janvier 2021, quatre adolescents se présentent au service départemental chargé d’accueillir les mineurs étrangers en danger : le SEAMNA [1] (anciennement SDRIP). Ils ont quitté leurs pays, et pour certains ils ont dû traverser le désert, la Lybie, puis la mer Méditerranée, devenue cimetière pour des milliers d’exilé.e.s. Ils sont seuls, sans adultes à leurs côtés pour les protéger et c’est pour cela précisément qu’ils s’adressent aux services de la Protection de l’Enfance. Peut-être aussi parce qu’ils sont exténués, et qu’ils ont tout simplement besoin de se reposer.
Au SEAMNA, il leur est expliqué que pour accéder à ce dont ils ont besoin (des choses simples comme un lit, un repas et la présence bienveillante d’un adulte à leurs côtés…), ils doivent au préalable déposer leurs empreintes digitales à la Préfecture. Un rendez-vous leur est fixé : lundi 11 janvier, soit trois jours plus tard…Avant de les mettre dehors, l’agent du Département leur fournit quelques sachets de riz à cuire au micro- ondes et quelques biscuits. Il leur conseille d’aller dormir à la gare, bien que celle-ci ferme à minuit. En pleine période de couvre-feu sanitaire et alors que Météo France prévoit pour la soirée un brouillard givrant à -3°C, des enfants, sans parents ni ressources, sont ainsi mis à la porte d’une structure de la Protection de l’Enfance avec comme dangereux défi de survivre trois nuits dehors.