Articles de la presse locale sur la mobilisation sur les contrats jeunes majeurs
Posted by dsinterim sur septembre 1, 2020
Radio Bip, 31 août 2020 :
Besançon : grève et mobilisation pour défendre les contrats jeunes majeurs.
Salariés des antennes de protection de l’enfance A.D.D.S.E.A. et A.H.S.-F.C., sections C.G.T., C.F.D.T., F.O., et centrale S.U.D./Solidaires, membres des collectifs SolMiRé, Vijie, de la L.D.H., de « Welcome Franois-Serre », représentants de Lutte ouvrière, du N.P.A., du Parti communiste, ou de la France insoumise, ont appelé à la grève et à la mobilisation ce lundi matin, afin de maintenir des « contrats jeunes majeurs » bénéficiant à des étrangers précaires. Rendez-vous était donné dés 09h00, au conseil général du Doubs.
« Si rien n’est fait, ils dormiront dehors. »
Ils sont une cinquantaine, massés devant les grilles du bâtiment. Chapiteau, pancartes, et gâteaux, accueillent les participants. Une délégation de quatre référents a été reçue à 10h00, sous l’égide la présidente « enfance-famille » Odile Faivre-Petitjean. « Il faut des décisions fortes très rapidement car ce soir ils sont à la rue ! » s’alarme Pascal Descamps, délégué C.G.T. de l’A.D.D.S.E.A. Les cas sont multiples et complexes, mais ici la majorité sont d’anciens mineurs isolés (M.N.A.) originaires de Guinée-Conakry.
L’objet de la discorde, c’est un courrier envoyé à une vingtaine d’entre eux demeurant dans des structures de Montbéliard et Besançon. En effet le document annonce dés ce jour la fin de leur prise en charge, qui se traduisait par un soutien concret en terme d’hébergement, de travail, et de dépenses courantes. La raison invoquée est la parution d’une « Obligation de Quitter le Territoire Français » (O.Q.T.F.), une mesure administrative d’éloignement parfois décriée par les militants des droits de l’Homme.
Contestable devant les juridictions dédiées afin de statuer définitivement sur le sort des concernés, le tribunal administratif de Besançon avait d’ailleurs déjà considéré en mars dernier qu’à ce stade une telle situation ne constituait pas un motif suffisant pour décider d’une rupture ou d’un non-renouvellement des aides. Les manifestants insistent aussi sur le contexte sanitaire inédit du printemps, confinement et report des formalités impactant significativement installation et démarches.
Le Département affirme « une responsabilité pleinement exercée dans le Doubs. »
Raphaël Krucien, élu d’opposition P.S., souligne « l’incongruité » de la décision. « Nous avons un budget excédentaire d’environ dix-neuf millions d’euros, l’argument économique ne pourrait pas tenir. Le groupe socialiste appuie les revendications, c’est-à-dire maintenir les contrats en attendant que les instances tranchent définitivement. » Les négociations ayant tournées court, à 17h00 les organisateurs se sont repliés à l’esplanade annexe de la Mairie où un campement de fortune a été érigé.
La Majorité municipale envisagerait une solution temporaire. Sur le fond le Département ne varie pas et avance « qu’aujourd’hui, parmi les vingt-huit majeurs âgés de 18 à 20 ans qui ne seront plus pris en charge, onze accèdent à l’autonomie et disposent de ressources et d’un logement. En revanche, dix-sept autres ne sont plus pris en charge car il y a absence de perspectives d’insertion du fait de l’O.Q.T.F. Ces contrats ont été prolongés exceptionnellement jusqu’au 31 août afin que les sorties soient préparées. »
Parmi ces derniers « certains vont bénéficier d’un hébergement via leur réseau personnel ou le réseau associatif, et les autres ont été invités à solliciter le dispositif d’hébergement pour adultes qui relève de l’État. » Le Département note globalement le concours apporté à « 389 M.N.A. dont 115 jeunes majeurs ex-M.N.A. avec une enveloppe de onze millions d’euros en 2020 », stipulant enfin que « les O.Q.T.F. et délivrances ou refus de titres de séjour relèvent de la seule autorité de la Préfecture. »
France 3 Bourgogne-Franche Comté, 31 août 2020
Besançon : mobilisation pour des jeunes migrants guinéens en fin de contrat d’aide aux jeunes majeurs
A Besançon, associations et syndicats se sont mobilisés ce lundi 31 août devant le conseil départemental du Doubs. Ils dénoncent la fin de contrats d’aide pour 17 jeunes. Explications.
Où dormiront-ils ? Qui va les nourrir ? Les aider ? La question se pose pour 17 jeunes migrants venus de Guinée. Arrivés en France mineurs non accompagnés pour la plupart, ces jeunes bénéficiaient jusqu’à hier de contrats d’aide aux jeunes majeurs. Un contrat d’un an qui leur permettait de se loger, de se nourrir tout en suivant une formation. C’est le cas d’Abdoul arrivé en France en 2018 à l’âge de 16 ans, et qui espérait un titre de séjour.
Ces contrats d’une durée d’un an sont parfois renouvelables, mais pour 17 jeunes, ils viennent de s’arrêter au 31 août. Car ces jeunes font l’objet d’une obligation administrative de quitter le territoire français, une OQTF. Abdoul a déposé un recours, il attend une audience le 13 octobre devant le tribunal administratif de Besançon. Ce jeune migrant qui a commencé des études de menuiserie se retrouve à la rue. « Je ne m’attendais pas à l’OQTF… je voudrais rester en France, en France, il y a la paix, la solidarité, je pourrais étudier et améliorer mon français, j’aimerais faire de la mécanique automobile » confie le jeune Guinéen.
Le conseil départemental par la voix d’Odile Faivre Petitjean explique avoir déjà fait beaucoup pour ces jeunes. « Nous avons plus de 180 contrats jeunes majeurs dans le département du Doubs, c’est un département qui accompagne beaucoup » explique la conseillère départementale en charge de la famille et de l’enfance. « Pour un certain nombre de jeunes qui sont sous OQTF, ils n’ont plus de perspective de signer de contrats d’apprentissage, on ne peut plus prolonger ces contrats d’aides aux jeunes majeurs. Cette décision de ne plus les prendre en charge n’est pas notre décision, c’est une décision de la Préfecture » explique Odile Faivre Petitjean pour qui la collectivité n’est plus en mesure administrativement d’aider ces jeunes.
Pour Adeline de l’association Solmiré, la fin des contrats jeunes majeurs s’explique tout simplement par des raisons financières et politiques. Ces fins de contrats concernent surtout des ressortissants guinéens. » Tous les Guinéens sont considérés comme ayant des faux papiers d’état-civil par les police aux frontières, d’où les obligations de quitter le territoire. Nous, on défend le fait qu’ils puissent être hébergés jusqu’à la date de leur recours » explique la militante.
Comme seule solution aujourd’hui pour ces jeunes, le recours au 115 déjà saturé selon Solmiré, et l’aide du réseau associatif ou de connaissances familiales.
« Le Département du Doubs, sans prendre en compte ces recours et sans attendre leurs issues, va mettre à la rue ces jeunes. Tout l’investissement en formation et intégration des services et des associations est bafoué d’un coup, gaspillé. Je demande l’humanité pour ces jeunes : Notre devoir est de les héberger jusqu’à ce que les procédures soient allées au bout. Nous en avons les moyens, faisons-le ! » réclamen également Raphaeël Krucien, conseiller départemental.
Le collectif d’aide aux migrants Solmiré a pris contact avec la mairie de Besançon pour tenter de trouver une solution d’hébergement pour ces 17 jeunes. Le collectif en appelle aussi à la solidarité des Bisontins qui auraient de quoi héberger temporairement ces jeunes. À défaut de solution, le collectif se dit prêt à planter des tentes pour mettre à l’abri ces jeunes majeurs.
L’Est Républicain, 31 août 2020 :
Dix-sept jeunes majeurs se retrouvent sans domicile
Une intersyndicale et SolMiRé ont manifesté devant le conseil départemental ce lundi. Ils reprochent au Département de mettre fin au contrat jeunes majeurs de dix-sept Guinéens, soumis à une obligation de quitter le territoire français. Ces jeunes majeurs se retrouvent dès le 31 août sans domicile.
Une trentaine de militants issus de l’intersyndical CGT et CFDT, ainsi que les membres de l’association SolMiRé (solidarité migrants réfugiés Besançon) se sont donné rendez-vous devant le conseil départemental du Doubs de lundi 31 août. Ils protestent contre la fin des contrats jeunes majeurs qui concernent dix-sept jeunes Guinéens arrivés en France il y a plus de deux ans. « Ce sont des gens intégrés depuis des années, nous ne comprenons pas la décision du Département », proteste Noëlle de l’association SolMiRé, qui œuvre dans l’aide aux migrants.
Pas de solutions pour le Département
Suite à la protestation, une délégation a directement été reçue par le conseil départemental dès 10 h. À la sortie, c’est le découragement pour l’intersyndicale. « Ils n’ont aucunes solutions. Plus on insiste et plus nous devrons nous tourner vers une décision de l’État », déclare un militant CGT.
Au cœur du conflit, la fin de leurs contrats jeunes majeurs justifié par une OQTF (obligation de quitter le territoire français) reçue il y a quelques mois par la préfecture de Besançon. « En mars 2020, le tribunal administratif avait rappelé au conseil départemental qu’une OQTF ne constituait pas un motif valable pour ne pas reconduire un contrat de jeune majeur, nous ne comprenons pas pourquoi le Département les met à la porte », explique Noëlle.
Même constat pour José Avilès, de la CGT : « Nous sommes ici car nous voulons remettre l’humain au centre des priorités. Il s’agit de jeunes qui ont été pris en charge par la nation il y a quelques années, on ne peut pas laisser faire ça. »
Un conflit international ?
Préfecture et Département se renvoient la balle. « Tant que la préfecture ne régularise pas la situation de ces jeunes, nous ne pouvons rien faire. Chaque contrat a des dates de fin. La date était fixée, ils ne l’ont pas su du jour au lendemain », explique Odile Faivre-Petitjean, élue en charge du pôle enfance-famille.
La question d’un conflit à l’échelle internationale se pose également chez les militants, compte tenu de l’origine commune de tous ces Guinéens. Une question à laquelle Odile Faivre-Petitjean n’a pas de réponse.
« Nous n’avons pas envie de retourner en Guinée »
A Montbéliard et Besançon, dix-sept jeunes se retrouvent sans domicile dès ce lundi 31 août. Arrivés en France quand ils étaient mineurs, il y a plus de deux ans pour la plupart, ils ont bénéficié de l’aide du Département pour se loger, travailler ou faire leurs études. Ils ont été formés à la maçonnerie, la boulangerie, ou encore l’électricité pendant ces deux ans.
Le passage au mois de septembre devient pour eux le signe de l’incertitude. « Nous allons peut-être dormir chez des amis… Ce qui est sûr, c’est que nous n’avons pas envie de retourner en Guinée », confie Diallo Abdoul Ghadiri, concerné par l’OQTF. Sans une prolongation de leurs contrats, ils l’assurent : « Il faudra tout recommencer à zéro ».
Jusqu’à la régularisation de leur OQTF d’ici quelques semaines, ces dix-sept jeunes sont contraints de suspendre leurs ambitions professionnelles.
Quelques images du rassemblement pour le maintien des contrats jeunes majeurs « CGT ADDSEA said
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