Pourquoi la CGT ne signe pas l’accord GPEC 2020
Posted by dsinterim sur juin 30, 2020
Tract CGT ADDSEA :
Pourquoi la CGT ne signe pas l’accord GPEC 2020
Avant le confinement, la direction générale avait convié les organisations syndicales pour discuter de la signature d’un accord d’entreprise GPEC (Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences).
La CGT a décidé de ne pas signer cet accord et ce pour deux raisons principales.
La première est que l’accord permet, certes, au salarié de faire des demandes mais sans indiquer de droits précis. Ainsi, les salariés peuvent postuler à des offres d’emploi en interne, mais, sauf cas déjà prévu par le Code du Travail comme les reclassements, la direction « demeure libre des choix des candidats ». Un salarié peut demander à effectuer un stage de « découverte métier » ou « d’immersion », mais là aussi cela ne peut se faire qu’après accord de la direction. Même pour les salariés âgés de plus de 57 ans, il est possible de « solliciter un aménagement temporaire ou plus durable du contrat de travail » tout en précisant que l’ADDSEA « n’est pas tenue de donner son accord ». Bref, rien qui permettrait par exemple d’offrir des garanties et des droits aux salariés, juste la possibilité, qui existe déjà, de formuler des demandes qui peuvent être ensuite acceptées ou non par la direction.
La deuxième raison est que cet accord fait passer de deux à un an les entretiens individuels avec le cadre hiérarchique pour chaque salarié. Rappelons qu’en 2014, lors de la mise en place de ces entretiens alors appelés EPAF (Entretiens Professionnels d’Appréciation et de Formation), les organisations syndicales CGT, FO et SUD au CHSCT de l’ADDSEA avaient voté unanimement un avis défavorable sur ces entretiens, indiquant notamment « La Direction Générale affirme que ces entretiens n’auront pas « d’influence directe » sur la carrière… on peut alors se demander à quoi ils serviront (et cela d’autant plus que ces entretiens signifient une nouvelle charge de travail pour les cadres qui, déjà, se plaignent d’un nombre croissant de tâches administratives et organisationnelles à accomplir). Si ces entretiens n’influent pas « directement » sur la carrière, ils l’influenceront indirectement. Quel salarié, dans un contexte où le chômage explose, pourrait se sentir libre d’exprimer ses difficultés devant un supérieur hiérarchique qui peut également décider d’un changement de poste, d’une mutation, ou d’un licenciement ? ».
Non seulement nous conservons la même position qu’en 2014 sur ces entretiens mais force est de constater que depuis l’histoire de l’ADDSEA nous a donné raison ! En effet, en décembre 2015, lors de la fermeture du service des correspondants de nuit la direction générale avait ajouté aux critères d’ancienneté et de charge de famille pour fixer l’ordre des licenciements, les « qualités professionnelles », notamment « l’aptitude professionnelle » des salariés. Et c’est ce critère qui a été déterminant dans le choix entre les salariés restants et les salariés licenciés, sur la base justement de ces entretiens individuels !
Et dans le contexte actuel où NEXEM, le syndicat patronal, cherche à remettre en cause notre convention collective et les grilles de salaire conventionnelle, ces entretiens pourraient être un cheval de Troie en vue du passage au salaire au mérite, c’est-à-dire à la gueule du client !
Déjà opposée à la mise en place à ces entretiens tous les deux ans en 2014, la CGT y est d’autant plus opposée s’ils doivent se faire tous les ans !
Voilà pourquoi la CGT n’a pas signé l’accord GPEC proposé par la direction générale.
Voir le tract en PDF : GPEC
Avis des CSE du 24 septembre « CGT ADDSEA said
[…] plan d’action et non pas d’un accord d’entreprise. Les élus CGT ont redit ce qui avait déjà été dit lors des négociations, à savoir leur opposition aux entretiens d’évaluation, actuellement tous les deux ans, et […]