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Hôpital public : Vers une privatisation contrainte ?

Posted by dsinterim sur juillet 31, 2019

Dossier CGT :

L’HÔPITAL PUBLIC : VERS UNE PRIVATISATION CONTRAINTE ?

Avertissement :

L’objectif de ce dossier est d’approfondir notre analyse de la crise que traverse l’hôpital public, et qui se manifeste actuellement par des mobilisations au sein des urgences. Ce document vient appuyer un peu plus encore nos revendications en la matière, celles-ci se trouvent dans le livret « Pour une sécurité sociale du 21eme siècle, nos propositions ».

Enfin, pour approfondir ce vaste sujet nous vous invitons à consulter les différents articles et ouvrages dont nous nous sommes servis pour réaliser ce travail, les références se trouvent dans la bibliographie.

Table des matières
I. Introduction  1
II. L’évolution des politiques publiques visant les hôpitaux  2
A. La mise en place de politiques d’austérité appliquées à l’hôpital 2
B. La transformation managériale : la mise en place du nouveau management public dans les hôpitaux  2
C. La transformation de l’hôpital en semi-entreprise  3
III. L’Etat actuel des hôpitaux  4
A. Le financement des hôpitaux : T2A et emprunts bancaires  4
B. L’accroissement de la place des indicateurs de performance 7
C. Le changement de vocation de l’hôpital  9
D. L’impact de ces politiques sur les conditions de travail des soignant(e)s  10
IV. Conclusion 14
V. Bibliographie 17

Introduction

Ces derniers mois, les décès de patients survenus dans les services d’urgence ont défrayé la chronique et choqué l’opinion compte tenu de la gravité de la situation : des patients qui décèdent (parfois sur des brancards) dans l’attente d’une prise en charge qui n’arrivera jamais. Ces évènements liés à l’austérité budgétaire croissante à laquelle le secteur hospitalier est confronté ont déclenché des mouvements sociaux importants (grèves, manifestations) sur tout le territoire, mobilisant un grand nombre de personnels soignants. On dénombre aujourd’hui plus d’une centaine de services d’urgence en grève réclamant une augmentation des moyens financiers alloués à l’hôpital. La CGT dresse un constat alarmant de la situation des services de santé français et notamment des services d’urgence qui rencontrent de vraies difficultés à prendre en charge le flux de patients qui augmente chaque année. Pour rappel, on comptait 10 millions de passages aux urgences en 1996, aujourd’hui on en compte le double, ce qui représente une augmentation de 3,5% par an en moyenne. Les services d’urgence sont souvent le « miroir grossissant » de ce qui dysfonctionne dans notre système de santé, la conjoncture actuelle est donc révélatrice d’un problème de fond beaucoup plus important.

La population française ayant beaucoup évolué ces dernières décennies, ses besoins en santé évoluent avec elle. En effet, ces derniers sont en constante hausse, ce qui s’explique, notamment, par :
– Le vieillissement de la population (en l’espace de 30 ans, le nombre de personnes âgées de 75 ans ou plus a quasiment doublé) ;
– L’allongement de l’espérance de vie ;
– L’augmentation du nombre de maladies chroniques et d’affections longue durée (ALD) ;
– Les progrès de la médecine.

La médecine de ville peine à prendre en charge cette demande de soins compte tenu du phénomène ambiant des « déserts médicaux » qui tend à s’aggraver. Aujourd’hui en France il y a plus de médecins spécialistes que de médecins généralistes alors que ces derniers représentent, en grande partie, l’offre de soins de premier recours. En résulte des délais d’attente trop longs pour obtenir un rendez-vous, des médecins surchargés de patients qui refusent de nouveaux dossiers… À cela s’ajoute des restes à charge de plus en plus importants en raison de nouveaux déremboursements et des dépassements d’honoraires. L’alternative pour les patients est donc de passer par la case des urgences dont on ne leur refusera pas l’accès, mais qui a pour conséquence d’engorger des services ayant plutôt pour vocation de traiter l’urgence et l’imprévu.

Face à cette situation les réponses du gouvernement n’ont pas été suffisantes. Depuis la fin des années 1970, la succession des politiques d’austérité en matière de santé n’a, non seulement, pas su répondre à la problématique des besoins en santé croissants, mais a en plus provoqué la dégradation progressive du système de santé avec une accélération très nette depuis 2010.

Au fil des ans, la logique d’entreprise a, peu à peu, fait son chemin dans le mode de gestion des établissements de santé, menant ainsi à l’altération de la prise en charge des patients et des conditions de travail des personnels soignants. Ce climat a contribué à créer une situation qui, poussée à son paroxysme, débouche sur des défauts de prise en charge importants suivis de drames et de la colère des soignants exprimée à travers tout le pays par des mouvements sociaux.

Voir le dossier en PDF :  Dossier Santé

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