A propos des conditions de travail au CADA du Pays de Montbéliard
Posted by dsinterim sur mai 19, 2019
Courrier du délégué syndical CGT du 2 mai 2019 :
Monsieur le Directeur Général,
Je tiens à vous alerter sur la situation et les conditions de travail des collègues du CADA et de l’Asile de Montbéliard.
Tout d’abord, comme je vous l’avais déjà écrit le 21 mars 2018, les travailleurs sociaux sont bridés dans toutes leurs démarches et ne disposent pas de la moindre autonomie dans leur travail. Pour le moindre mail ou écrit, les travailleurs sociaux doivent avoir l’aval de leur supérieure hiérarchique, y compris lorsqu’il s’agit d’actes courants de la vie quotidienne comme contacter l’OFII pour débloquer le compte d’un résident ou commander des cartes de bus pour les résidents à la CTPM.
De plus, lorsque des demandes sont faites, en réunion ou par mails, la réponse est que la demande va être traitée plus tard, et il faut souvent de nombreuses relances pour qu’enfin la question soit traitée. A noter aussi un manque de communication entre hiérarchie et salariés, une absence de protocoles professionnels qui font que toutes les questions sont traitées au cas par cas, etc.
Au-delà de donner aux salariés l’impression d’être en permanence suspectés de mal faire leur travail, tout cela alourdit la moindre démarche et créé ainsi des tensions au sein de l’équipe ou avec les résidents.
A ce propos, au vu du nombre de salariés et de mesures, il convient de se demander si deux chefs de service ne serait pas nécessaire pour ces trois services du secteur Hébergement Logement de Montbéliard.
Au-delà de cette question, les salariés du CADA de Montbéliard accompagnent, du mieux qu’ils le peuvent, des personnes dont environs 70% d’entre elles sont soumises aux accords de Dublin. Cela implique un accompagnement difficile puisque, dans la plupart des cas, les personnes subissent des expulsions.
Cependant, le rôle d’un établissement type CADA est bien d’accompagner les personnes qui y sont accompagnées dans l’obtention de leurs droits.
Que l’ADDSEA se veuille neutre par rapport aux politiques de l’immigration est une chose, mais cela ne signifie pas que le rôle d’un CADA serait de faciliter les expulsions. Ainsi il n’est pas dans les attributions du personnel d’aller au-devant des attentes des services de police pour essayer de savoir si une personne menacée d’expulsion se trouve chez le médecin, dans un club de sport ou dans un autre endroit afin de faciliter son arrestation par la police en vue de son expulsion.
Il arrive même que des salariés soient sollicités par téléphone en dehors de leurs heures de travail (parfois vers 6 h 30 ou 7 h du matin) par la cheffe de service afin d’avoir des informations pour accélérer une interpellation en vue d’une expulsion.
En aucun cas il ne saurait y avoir de pressions auprès des salariés pour avoir ce genre d’information. Ce type de pression mettrait à mal l’éthique professionnelle du personnel dont le travail et d’aider les personnes accueillies à faire valoir l’ensemble de leurs droits et non à servir de supplétifs de la Police des Airs et des Frontières.
Notons enfin que la cheffe de service se vante ostensiblement en jouant avec des clefs qu’une expulsion va avoir lieu, sans dire le nom de la personne, devant des salariés attachés à des personnes accueillies. Ce sont pourtant des faits rapportés par plusieurs salariés du CADA de Montbéliard !
Ce genre de pratique met en danger la santé physique et/ou psychologique des collègues de ce service, santé dont vous êtes légalement le garant en tant qu’employeur.
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur Général, l’expression de mes sincères salutations.
Courrier du délégué syndical CGT du 16 mai 2019 :
Monsieur le Directeur Général,
Le départ prévu pour la mi-juin de la cheffe de service du CADA et de l’Asile du Pays de Montbéliard ne saurait, à lui seul, régler la question de la souffrance au travail de cette équipe.
Tout d’abord la question se pose de savoir comment va être organisée la période entre le départ de l’actuelle cheffe de servie et le recrutement d’un nouveau cadre pour le service.
Il convient de préciser qu’en un temps relativement court, c’est le troisième cadre qui quitte prématurément ses fonctions sur ce service. Cela amène à s’interroger sur l’organisation actuelle de ce service qui a connu en quelques années une croissance exponentielle, avec de nouveaux dispositifs et de nouveaux publics.
Enfin, les problèmes de management soulevés ces derniers mois ont amené à une situation de conflits au sein de l’équipe, avec des rumeurs et des ressentiments, qui rendent à ce jour difficile le retour à une ambiance de travail sereine.
Un simple changement de cadre de direction ne permettra certainement pas de revenir à une ambiance de travail apaisé et de mettre fin à des conflits au sein de l’équipe, conflits qui créent une situation de souffrance au travail chez plusieurs salariés.
Il semble donc indispensable que soit mise en place une analyse institutionnelle avec un organisme extérieur à l’ADDSEA pour permettre au personnel de ce service de travailler dans un cadre serein et apaisé.
Veuillez agréer, Monsieur le Directeur Général, l’expression de mes sincères salutations.
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