Lettre signée par 31 salariés de tous les services du PE2A (éducs, maîtresses de maison, surveillants de nuit, personnel administratif, psychologues, etc.) et adressée aux directions de l’établissement, du secteur et à la direction générale de l’ADDSEA. A qu’une pétition pour le maintien des contrats jeunes majeurs dans le Doubs peut être signée en ligne à cette adresse ou téléchargée en format papier depuis cette adresse.
Messieurs les Directeurs
Par ce courrier nous, salariés du PE2A, souhaitons vous faire part de notre inquiétude grandissante quant à la restriction des contrats jeunes majeurs. Les nouvelles directives du Département concernant les modalités d’accès aux contrats d’accompagnement jeune majeur viennent heurter nos consciences professionnelles comme nos convictions personnelles. La limitation drastique de la durée d’accompagnement jeune majeur ainsi que la discrimination des jeunes étrangers dans l’accès aux contrats jeunes majeurs constituent à nos yeux des orientations intolérables, inacceptables.
La nouvelle commande institutionnelle pourrait être résumée à ceci : Faire en sorte que les jeunes que l’on accompagne soient tous autonomes à 19 ans ou même avant, s’ils sont étrangers. Un objectif qui malheureusement pour bien des jeunes n’est ni réaliste ni réalisable. Cette injonction dévoie la notion de l’autonomie et nie le temps psychique de ces jeunes filles et jeunes garçons, elle nie leurs singularités et celles de leurs besoins, elle nie la richesse de notre travail et sa nécessaire créativité. Pour tenir cet objectif impossible nous devrions presser le pas, « faire grandir plus vite », faire avancer à marche forcée ces jeunes vers l’autonomie. Une autonomie bien souvent réduite à sa dimension financière. Pour les jeunes qui ne rentrent pas dans ce carcan normé, pour celles et ceux qui à 18 ou 19 ans sont encore loin d’être capable de se débrouiller, il nous faudrait accepter la fin de l’accompagnement. Le Contrat Jeune Majeur est devenu aujourd’hui, dans le meilleur des cas, une simple permission de prolonger de quelques semaines ou mois un accompagnement éducatif, en récompense à un projet solide. Nous ne permettons plus aux jeunes que nous accompagnons de ne pas mener de projet à 18 ans. Quel jeune peut se débrouiller seul à cet age là? Comment pouvons nous accepter de travailler la sortie de ces jeunes par une simple mise en lien avec des services sociaux qui eux aussi tendent le dos en voyant leurs moyens se réduire.
Lire le reste de cette entrée »