Depuis plusieurs années, les volontés d’économies et les politiques d’austérité des Conseils Départementaux s’attaquent à la protection de l’enfance en général et aux contrats jeunes majeurs en particulier.
La Gazette des Communes a publié des chiffres le 17 janvier 2018 qui sont particulièrement intéressant sur le sujet. Sans surprise, alors que la société capitaliste s’enfonce dans la crise, que l’on subit un chômage de masse depuis plusieurs décennies et que la misère touche des fractions de plus en plus importantes de la population, le nombre de mineurs « bénéficiant d’une mesure de protection de l’enfance » augmente (+13% en 10 ans). Notons que parmi les 299 600 mesures de protection de l’enfance au 31 décembre 2016, on compte à la fois des mesures de placement et des mesures de milieu ouvert (51,7% des enfants en milieu ouvert ; 48,3% placés). 7 fois sur 10 pour les mesures de suivis en milieu ouvert, 9 fois sur 10 pour les mesures de placement, ces suivis font suite à des décisions du Tribunal pour Enfants. Pour faire vite, il s’agit d’un juge qui décide de la mesure car il considère le mineur en danger. Les départements, quelques soient leurs choix politiques et budgétaires, doivent assurer ensuite cette protection. Les chiffres ne disent pas si ces chiffres prennent en compte les décisions ou l’application de ces décisions (et faute de moyens et de postes, il arrive que des enfants, pour qui le juge a ordonné une mesure de protection, restent plusieurs mois en attente de l’application de la décision judiciaire).
Nombre estimé de mineurs suivis par la protection de l’enfance de 2007 à 2016 :

Le nombre de mineurs suivis par la protection de l’enfance augmente donc… mais le nombre de jeunes majeurs accompagnés par les dispositifs de protection de l’enfance, lui, a baissé de 3% de 2007 à 2016. A 18 ans, le jeune pour qui une mesure de placement avait été ordonnée au titre de la protection de l’enfance devient majeur. Bien entendu, ce n’est pas parce que l’on a 18 ans que l’on peut se débrouiller seul. Ces jeunes peuvent donc demander un contrat jeune majeur au département pour continuer à avoir un suivi jusqu’à 21 ans, le temps de trouver un emploi, un logement, etc. Ces contrats jeunes majeurs sont, dans l’immense majorité des cas (97,1%) du seul ressort des services du département. Sauf exception, il n’y a plus , contrairement à la protection des mineurs, de décisions qui s’imposent au Conseil Départemental. Depuis quelques années, plusieurs départements ont mis fin aux contrats jeunes majeurs quant d’autres les réduisent de façon de plus en plus drastiques.
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