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Manifestation du 4 juillet : quelques échos de la presse

Posted by dsinterim sur juillet 6, 2017

Quelques échos de la presse sur la manifestation du 4 juillet à Paris contre la casse de la protection de l’enfance :

Collègues à la tribune lors des assises de la Protection de l’Enfance, Paris, 4 juillet

Arte, 4 juillet 2017 :

Les dixièmes Assises nationales de la protection de l’enfance se tiennent ce 4 juillet à Paris, sur fond d’inquiétude des professionnels du secteur. Parallèlement, une manifestation est organisée pour protester contre les restrictions budgétaires et la mise en concurrence entre les différentes structures associatives. Les syndicats réclament la fin des appels à projet destinés, selon eux, à choisir les opérateurs les moins chers. Ce mouvement de protestation est parti du Maine-et-Loire, où cinq associations sont en conflit ouvert avec le conseil départemental, qui finance la protection de l’enfance. Ces cinq associations, écartées de l’appel à projets, dénoncent un choix « low cost » au détriment des enfants placés dans leurs foyers.

Voir un petit reportage sur la situation de la protection de l’enfance dans le Maine-et-Loire

Ouest-France, 4 juillet 2017 :

Angers. Ils marchent pour la protection de l’enfance

Un collectif de marcheurs compte faire entendre sa voix au niveau national. Il a parcouru plus de 300 km depuis Angers pour rallier Paris.

« On n’a pas peur d’user nos semelles. » Maëva Vigogne, 26 ans, est salariée au foyer Les écureuils, à Montreuil-Juigné, depuis 2012. Elle fait partie des onze marcheurs qui ont parcouru plus de 40 kilomètres par jour pour rejoindre Paris. « Le corps est fatigué, mais le mental a toujours envie de marcher », assure-t-elle.

Le collectif, composé de travailleurs sociaux et d’étudiants, dénonce l’appel à projets du conseil départemental. Ils pointent du doigt une réorganisation de la protection de l’enfance tirée, selon eux, vers le bas, menaçant des emplois et la qualité de l’accompagnement.

200 € en frais de pharmacie

Le périple a débuté mardi dernier, à Angers. Lundi, à 18 h 30, le collectif a enfin franchi le panneau de la capitale, après 330 kilomètres à arpenter les petites routes. Ils ont dépensé près de 200 € en frais de pharmacie pour soigner ampoules et tendinites.

Une cinquantaine de soutiens les ont rejoints, ponctuellement, sur le trajet. Le CHU d’Angers a fourni un « sac de sport rempli de compresses », les pharmacies « des aiguilles pour percer les ampoules », des particuliers ont proposé nourriture et hébergement.

« On ne marche pas pour le plaisir, rappelle Maëva, mais avec un objectif simple : faire entendre notre message au-delà du département. »

Rendez-vous devant les Assises

« Ce qui se passe dans le Maine-et-Loire est précurseur de ce qui peut se passer ailleurs », s’inquiète Dominique Radin, membre du syndicat Sud et éducateur spécialisé au foyer de l’enfance du Village Saint-Exupéry, à Angers. Il est l’un des organisateurs de la marche.

Ce mardi, le collectif et d’autres manifestants se retrouvent devant les Assises nationales de la protection de l’enfance à Paris. Un événement qui réunit, chaque année, des professionnels et des politiques pour échanger sur ce domaine.

Le Courrier de l’Ouest, 4 juillet 2017 :

Maine-et-Loire Les marcheurs de la protection de l’enfance à Paris

Ils ont réussi ! Depuis lundi en fin d’après-midi, les marcheurs de différentes associations de protection de l’enfance en Maine-et-Loire sont arrivés à Paris.

Un périple à pied d’une semaine. Les bobos physiques sont nombreux mais le moral est intact.

Second objectif pour eux, se faire entendre aujourd’hui et demain à l’occasion des Assises nationales de la protection de l’enfance, Porte Maillot à Paris.

France-Info, 4 juillet 2017 :

Travailleurs sociaux en grève : « Il y en a qui pleurent avant, pendant ou après le travail »

Mardi 4 juillet, les travailleurs sociaux sont en grève. Ils déplorent le manque de moyens alloués à la protection de l’enfance et dénoncent le mal-être au travail qui en découle.

Les travailleurs sociaux sont en grève, mardi 4 juillet. Assistants sociaux, psychologues ou encore médecins vont manifester à Paris, à 12 heures à la porte Maillot, à l’appel de la CGT, de CGC et de Sud. Dans leur viseur : le manque de moyens dédiés à la protection de l’enfance avec pour conséquence directe un mal-être au travail. Les éducateurs du Plessis-Robinson, une commune des Hauts-de-Seine, font partie des travailleurs sociaux concernés par ces difficultés quotidiennes.

La boule au ventre depuis six mois

Parmi les salariés de la cité de l’enfance de cette commune de la banlieue ouest de Paris, une éducatrice tire nerveusement sur ca cigarette. Depuis six mois, elle a la boule au ventre avant d’aller au travail et, pour ne pas le perdre, elle préfère garder l’anonymat, comme tous ses collègues. « Ça m’est déjà arrivé de pleurer avant d’aller au travail », confie-t-elle. Elle n’est pas la seule dans ce cas : « Il y en a qui pleurent avant, pendant ou après le travail », témoigne cette éducatrice. « C’est difficile pour tout le monde. Heureusement qu’il y a un peu de soutien au sein des équipes, entre les professionnels. »

Des enfants très violents

Les éducateurs accompagnent 48 enfants de 3 à 13 ans dans ce centre, tout au long de la journée : lever, repas, toilette, coucher… Ils sont en effectif suffisant puisqu’on compte quasiment un éducateur par enfant mais le principal problème est la violence. « On a par exemple des enfants qui ont cherché à se défenestrer », raconte une autre professionnelle. « On a aussi beaucoup de bagarres entre enfants et beaucoup de coups portés sur les éducateurs présents. » Sa collègue complète : « Je me souviens de deux frères qui m’ont beaucoup marquée parce qu’ils étaient dans un grand mal-être avec des crises de violence extrême. On a fini aux urgences de l’hôpital Robert-Debré à 4 heures du matin et ils criaient qu’ils avaient envie de mourir. » Ces éducatrices comparent leur foyer à une cocotte minute.

En plus de ces problèmes de violence, les enfants doivent cohabiter avec des adolescents depuis le début de l’année 2017 parce que deux foyers ont été fermés dans le département. Une situation difficile à appréhender pour les plus petits. « Ils ne vivent pas les mêmes choses à leur âge », explique une des éducatrices. Les plus jeunes sont aussi exposés à des choses qu’ils ne devraient pas entendre ou voir.

Par ailleurs, beaucoup des enfants de la cité de l’enfance souffrent de troubles psychiatriques, sans que le personnel ne soit formé pour y faire face. « On est démunis », témoigne l’un des professionnels. « On passe à côté de notre travail. J’ai l’impression qu’on dégrade plus les enfants qu’on ne les aide et c’est extrêmement difficile de travailler dans ces conditions. » Pour faire face à ces difficultés, le conseil départemental, en charge du foyer, est à la recherche d’un pédopsychiatre. Les adolescents doivent aussi être redirigés vers un nouveau centre pendant tout l’été.

Révolution Permanente, 4 juillet 2017 :

Manifestation des travailleurs sociaux : en marche vers le low-cost social

Des travailleurs du social se sont invités aux dixièmes Assises nationales de la protection de l’enfance qui se tenaient aujourd’hui à Paris, au Palais du Congrès. Bien que l’utilisation de lacrymogènes par la police ait empêché la libre expression des manifestants, elle n’a pas réussi pour autant à éviter que des collègues s’introduisent dans la réunion pour faire entendre le mécontentement de professionnels du secteur contre les mesures de casse de la protection de l’enfance.

Plusieurs centaines de travailleurs sociaux de différents types de structures, la Prévention Spécialisée, l’Action Educative en Milieu Ouvert, la Protection Judiciaire de la Jeunesse, se sont mobilisé, entre Pont de Neuilly et Porte Maillot, dès midi. Pour cause, la casse de la protection de l’enfance en cours. Les départements réduisent les financements ou imposent des apzpels à projet qui mettent en concurrence les différentes structures associatives. L’objectif est de choisir les « opérateurs » les moins chers, en subordonnant l’action sociale à la recherche du moins cher. Les conditions de travail et la qualité des services rendus aux publics se dégradent. De nombreux enfants en situation de danger avéré ne peuvent plus être protégés, en même temps que les équipes sur le terrain sont à bout.

Un de moments le plus émotifs a été l’arrivée de la combative délégation d’Angers, avec à la tête le collectif de marcheurs, qui a relié Angers-Paris en 7 étapes depuis le 27 juin, date à laquelle plus de 400 collègues du 49 ont entamé une grève reconductible, à l’appel de l’intersyndicale CFE-CGC, CGT, FO et SUD. C’est du Maine-et-Loire que ce mouvement de protestation est parti. Cinq associations, financées jusqu’à là par le conseil départemental, se sont vue écartées de l’appel à projets du nouveau schéma initié par le Département. Elles dénoncent un choix « low cost » au détriment des plus de 700 enfants placés dans leurs foyers. Une opération de dumping social qui risque de laisser sur le carreau près de 400 salariés ainsi que les publics accompagnés.

Une belle journée d’action des travailleurs en lutte contre la marchandisation du social, plus que jamais nécessaire dans une société confronté à des inégalités croissantes.

Libération, 5 juillet 2017 :

Des éducateurs mobilisés «contre la dégradation de la protection de l’enfance»

Ce mardi, environ 500 personnes ont manifesté devant le Palais des congrès de la porte Maillot, où se tenaient les assises de la protection de l’enfance. Les travailleurs sociaux dénoncent la politique du conseil départemental du Maine-et-Loire et redoutent une «marchandisation du social».

Il s’agit d’un reportage photos que l’on peut voir à cette adresse : http://www.liberation.fr/france/2017/07/05/des-educateurs-mobilises-contre-la-degradation-de-la-protection-de-l-enfance_1581532

TSA, 6 juillet 2017 :

Des marcheurs aux Assises : turbulences sur la protection de l’enfance

A l’occasion des Assises nationales de la protection de l’enfance, des travailleurs sociaux du Maine-et-Loire ont été rejoints par des confrères d’Ile-de-France pour manifester contre la « casse » du secteur. Le contexte angevin, certes, est particulier ; mais il fait écho à un manque de moyens dans d’autres départements… Récit d’une longue marche, achevée au pas de course.

« Paris, Angers, solidarité ! » Sur les trottoirs huppés de Neuilly-sur-Seine, ce 4 juillet, l’heure est à la « convergence des luttes » chère aux syndicats. Du Maine-et-Loire surgissent en effet, ce midi, une quinzaine de randonneurs. Certains ont parcouru entre les deux villes jusqu’à 350 kilomètres à pied, en une seule semaine. « Je marche pour la protection de l’enfance », est-il indiqué sur leurs tee-shirts… Et ceux qui les applaudissent ici, des Hauts-de-Seine, de Seine-et-Marne ou de Seine-Saint-Denis, comptent bien manifester à leurs côtés, cet après-midi. A l’autre bout de Neuilly-sur-Seine, en effet, à la Porte Maillot, se tiennent les dixièmes « Assises nationales de la protection de l’enfance », organisées par l’Observatoire national de l’action sociale (Odas) et le Journal des acteurs sociaux (Jas). A vrai dire, les quelques centaines de manifestants n’ont pas été autorisés à y être représentés. Mais l’occasion paraît belle d’alerter contre « la casse de la protection de l’enfance », pour reprendre le slogan des organisateurs – parmi lesquels plusieurs syndicats Solidaires, CGT ou FSU.

Appel à projets

« Casse » de la protection de l’enfance ? Dans le Maine-et-Loire le sentiment est en tout cas partagé par nombre de travailleurs sociaux menacés de perdre leur emploi. Le conseil départemental vient en effet d’y mener à terme un appel à projets encore inédit en France. L’objectif initial était de revoir toute l’offre d’établissements gérés par les associations, notamment pour la réajuster aux besoins des enfants. A l’arrivée, certes, 40 créations de places sont annoncées ; mais 5 gestionnaires doivent finalement être dépossédés de leur activité, au profit de 4 autres opérateurs. Et les syndicats craignent qu’ainsi 400 emplois disparaissent, si les nouvelles structures ne les réembauchent pas.

« Marchandises »

Mais ce redéploiement ne doit-il pas servir l’intérêt supérieur de l’enfant ? « Les mômes ne sont pas des marchandises », rétorque, parmi les marcheurs angevins, l’étudiante Margaux Horel, qui devine dans cette opération une logique financière. « Il faut certes remettre en cause au quotidien nos pratiques », concède cette aspirante monitrice-éducatrice ; « mais nous voulons le travailler ensemble, avec le département ». De même, sa consœur Peggy Redon, déléguée FO dans un établissement évincé, observe qu’ont été choisis des opérateurs non soumis à la convention collective de 1966, avantageuse pour les salariés. « Or si vous voulez être disponible avec les enfants, il faut pouvoir souffler et avoir de bonnes conditions de travail ! » Elle aussi regrette que « le conseil départemental ait choisi de fermer toute communication avec cet appel à projets ». A ses côtés, l’éducateur spécialisé et délégué Sud Julien Gerland espère maintenant que « l’étincelle prenne », à travers la protection de l’enfance en France, « pour qu’on arrête de jouer avec la vie des gamins ».

Des Hauts-de-Seine à la Haute-Vienne

Il reste à savoir si le Maine-et-Loire est comparable aux autres départements. Alors que le défilé s’élance vers le Bois de Boulogne, une éducatrice spécialisée de l’Aide sociale à l’enfance décrit la situation des fortunés Hauts-de-Seine. « Malgré son excédent budgétaire, le conseil départemental ferme ses foyers, pour les remplacer, en partie seulement, par des établissements associatifs », avance cette travailleuse sociale. « Et dans mon propre service, nos effectifs ne sont pourvus que pour moitié… » Résultat ? Selon elle, « nous ne parvenons plus à remplir nos missions de protection de l’enfance. » Et voilà comment « nous rentrons le soir en nous demandant si nous n’allons pas passer dans le Parisien le lendemain, pour avoir laissé un gamin chez ses parents, faute d’avoir pu appliquer une décision de justice… »

Exemples extrêmes ? « La situation est la même en Meurthe-et-Moselle, en Bouches-du-Rhône, en Seine-Saint-Denis, en Ille-et-Vilaine, en Haute-Vienne, ou en Indre-et-Loire », selon Hervé Heurtebize, secrétaire national de la FSU territoriale. « A chaque fois, alors même qu’augmente la pauvreté, nous faisons face à des postes non pourvus, ainsi qu’à une dégradation des conditions de travail. La protection de l’enfance n’a jamais été autant attaquée dans ses fondamentaux ».

A toutes jambes

Mais voilà qu’apparaît la Porte Maillot, et qu’un groupe de marcheurs, soudain, se met à courir. A toutes jambes. Les manifestants traversent l’énorme place, slaloment au milieu des voitures. Les portes du Palais des congrès sont en vue. Celles-ci se referment aussitôt – dans un nuage de fumigènes et de gaz lacrymogènes. Des policiers courent, des travailleurs sociaux toussent… Et de nouveau une porte s’ouvre : plusieurs s’y engouffrent à la queue-leu-leu. Direction les escalators, pour rejoindre les fameuses Assises. D’où une course-poursuite mouvementée au milieu des boutiques, un barrage policier tendu au pied des escaliers mécaniques, puis une longue attente au milieu des stands de la protection de l’enfance – avant que, finalement, les organisateurs n’entrouvrent l’immense salle de congrès à une délégation de manifestants.

« Marcher dignement dans la société »

Les travailleurs sociaux se déploient alors sur la vaste scène. Et Julien Capelle, l’un des marcheurs angevins, prend la parole au nom de son collectif. Il revient d’abord sur ce bras-de-fer dans le Maine-et-Loire, né « de l’incompréhension et de l’absence de dialogue » entre le département et les associations. Il raconte aussi leur semaine de marche, « pour que les enfants que nous accompagnons puissent à leur tour marcher dignement dans la société ». Et il demande, une nouvelle fois, « le retrait des appels à projets ».

Mais au fond, poursuit-il, « ces appels à projets ont servi d’électrochoc ». Ils « ont mis en exergue toutes ces défaillances, ces carences » de la protection de l’enfance à travers la France. « Quand arrêterons-nous d’accepter d’organiser la misère ? » Aux yeux des marcheurs angevins, désormais, « la question n’est pas uniquement de savoir quelle planète nous laisserons à nos enfants, mais aussi quels enfants nous laisserons à notre planète »…

Echos

Sur la scène du Palais des congrès, la docte table ronde de l’après-midi reprend finalement, tant bien que mal – avec, encore, quelques échos des coups de sang du jour. Jean-Philippe Vinquant, le directeur général de la cohésion sociale, évoque lui-même un « moral des troupes pas totalement au beau fixe pour les professionnels » qui vivent comme un « mauvais rêve » : ils savent de mieux en mieux quoi faire pour l’enfant, sans en avoir les capacités. Quant à Jean-Louis Sanchez, le délégué général de l’Odas, il retient de la journée « un immense paradoxe ». « Il y a une ambition partagée pour que la protection de l’enfance soit encore meilleure » – et pourtant, malgré toutes les mutations nécessaires, « on sent bien que tout mouvement provoque de la colère ». Comment, dès lors, « trouver un langage commun entre politiques et professionnels » ? Un peu plus tard, réunis en assemblée générale à la Bourse du travail (place de la République), les manifestants votaient une mobilisation nationale pour la protection de l’enfance pour ce 21 septembre.

A noter également un reportage dans le 19/20 de France 3 Pays de la Loire le 4 juillet 2017  (voir ici) et que des vidéos de cette journée peuvent être vues sur les réseaux sociaux comme sur la page facebook de la « Marche pour la protection de l’enfance« , de celle la CGT Santé Social du 49, de la CGT CESAME  ou de la CGT ADDSEA par exemple.

Une Réponse vers “Manifestation du 4 juillet : quelques échos de la presse”

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