Communiqué CGT, 26 octobre 2016 :
L’opération de « mise à l’abri » des migrants de la lande de Calais ordonnée par l’Etat, si elle correspond à une urgence humanitaire réelle, est en fait une opération politicienne. La responsabilité du gouvernement aurait été de prendre depuis des mois, les mesures nécessaires pour réellement accueillir et accompagner dignement les milliers de femmes, d’enfants et d’hommes obligés de fuir les bombes et les conflits du Moyen-Orient et de l’Afrique orientale.
En effet, pendant des mois, le gouvernement de Manuel Valls a laissé se développer la « jungle de Calais », sans chercher à trouver des solutions adaptées aux besoins des migrants.
Si la CGT peut soutenir cette opération au regard de sa dimension humaniste, elle est plus circonspecte quant à la fermeté affichée par le gouvernement surtout quand cette opération « humanitaire » est réalisée en tenant la presse à l’écart.
Si beaucoup de migrants ont accepté de rejoindre les centres d’accueil et d’orientation (CAO) de leur plein gré, d’autres veulent continuer leur route vers le Royaume-Uni. Ce déplacement forcé fait craindre que les droits des réfugiés ne soient pas respectés. Le risque est grand que nombre d’entre eux se retrouvent rapidement en centres de rétention et soient expulsés vers leur pays d’entrée dans l’Union européenne ou leur pays d’origine.
Dans un contexte politique nauséabond où certains sont tentés par la xénophobie et le repli identitaire, la CGT, fidèle à ses valeurs de paix, de fraternité et d’internationalisme, entend saluer et réaffirmer sa totale solidarité envers tous les élus, comités d’entreprise et citoyens qui accueillent dignement ces milliers de migrants fuyant la guerre, la misère et la pauvreté.