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Haute-Garonne : Des travailleurs sociaux en colère

Posted by dsinterim sur septembre 13, 2014

20 Minutes, 9 septembre 2014 :

Des manifestants ont protesté contre la décision du conseil général de Haute-Garonne de ne plus prendre en charge les jeunes en difficulté de plus de 19 ans, étrangers et français…

Cg31bPlus d’une centaine de personnes, essentiellement des travailleurs sociaux, ont manifesté lundi à Toulouse contre la décision du conseil général de Haute-Garonne de ne plus prendre en charge les jeunes en difficulté de plus de 19 ans, étrangers et français.

Le président du conseil général, Pierre Izard (PS) avait assuré, jeudi dans un communiqué, que la Haute-Garonne n’avait plus les moyens de prendre en charge l’ensemble des jeunes isolés étrangers, en s’inquiétant d’«arrivées massives». Il avait alors annoncé la fin des hébergements pour les jeunes de plus de 19 ans.

«Cet arrêt des prises en charge concerne actuellement à Toulouse une cinquantaine de jeunes majeurs étrangers, placés auprès de l’aide sociale à l’enfance quand ils étaient mineurs. Mais la mesure va s’appliquer aussi aux jeunes Français qui ont subi dans l’enfance des maltraitances de toutes sortes», a affirmé un élu du personnel au conseil général, Stéphane Borras, du syndicat SUD.

346 jeunes isolés étrangers suivis par le conseil général

«Ce qui attend ces jeunes (majeurs étrangers, sans papiers), c’est la prostitution, la délinquance», a assuré un manifestant, l’éducateur Patrick Gennequin, très remonté. «Pour leur procédure de naturalisation, on leur a demandé de rentrer dans des projets de formation professionnelle. Et voilà qu’on nous dit d’arrêter leur prise en charge à 19 ans, pour des raisons financières. Ils vont sortir sans logement, sans papiers, donc sans travail. Ils feront quoi?» a demandé cet éducateur d’un établissement toulousain accueillant des jeunes en difficulté, La grande Allée.

Actuellement, 346 jeunes isolés étrangers sont suivis par les services du conseil général. Au cours des deux derniers mois, 62 jeunes supplémentaires se sont présentés, avait indiqué Pierre Izard.

Les éducateurs ont bien constaté durant l’été un afflux de jeunes originaires d’Asie, d’Afrique ou du Moyen-Orient. Mais c’est «un épiphénomène statistique» dans une grande ville comme Toulouse, a jugé M. Borras, et «il n’y a pas du tout d’invasion de la Haute-Garonne par les mineurs isolés».

Aux yeux des manifestants, le conseil général poursuit «un bras de fer politique avec l’Etat», alors que la réforme territoriale prévoit la suppression des départements, «mais ce n’est pas aux jeunes de payer pour tout ça.»

La Gazette des Communes, 11 septembre 2014 :

Le président du conseil général de la Haute-Garonne, Pierre Izard, a décidé ce jeudi 11 septembre d’en fermer le siège jusqu’au lundi pour le « protéger » d' »éléments extérieurs » perturbateurs, des manifestants contestant ses décisions sur la prise en charge des jeunes majeurs isolés étrangers.

« Des éléments extérieurs au Conseil général perturbent le bon fonctionnement du siège de notre institution », a déclaré M. Izard (PS), dans une note adressée aux salariés qui ont quitté les lieux à la mi-journée. « Afin d’éviter tout risque d’incident et de manière à protéger les personnes et les biens, j’ai décidé de fermer le siège du conseil général jusqu’à lundi », a ajouté l’élu socialiste, à la tête du département depuis 25 ans.

Le service communication de l’institution n’a pu être joint mais une personne à l’accueil a expliqué qu’il s’agissait d’ »éviter les intrusions des manifestants » réunis devant le siège.

Des travailleurs sociaux s’y relayaient depuis lundi, voire y campaient, pour protester contre l’arrêt de l’hébergement en établissements de plusieurs dizaines de jeunes isolés étrangers après leurs 19 ans.

« On ne comprend pas pourquoi, à cause de notre manifestation, le conseil général ferme ses portes à tous les usagers. Ils agitent une peur qui n’a aucune base matérielle, nous n’avons jamais eu l’intention d’y pénétrer », a protesté un assistant social, élu du personnel au conseil général, Stéphane Borras, du syndicat SUD.

Dans un communiqué du 4 septembre, M. Izard s’était inquiété d’ »arrivées massives » de mineurs isolés étrangers depuis 2012. Il avait annoncé que, pour des raisons financières, le département ne pouvait plus prendre en charge l’hébergement en établissements des jeunes de 19 à 21 ans.

Parmi les manifestants, un éducateur, Simon Tinchant, a expliqué à l’AFP qu’il était en grève et dormait depuis trois jours devant le conseil général, car « sur l’ensemble des foyers de Haute-Garonne, il a été demandé aux travailleurs sociaux d’évacuer une cinquantaine de jeunes isolés étrangers » de plus de 19 ans. « Mais ces jeunes sont par définition isolés et sans papiers et n’ont aucune autonomie: c’est clairement les remettre à la rue », a-t-il jugé.

Dans un second communiqué à ce sujet, mercredi, M. Izard avait finalement proposé que ces jeunes majeurs démunis soient hébergés en hôtels ou foyers de jeunes travailleurs et bénéficient d’une allocation. Les manifestants considèrent ces propositions inadaptées ou insuffisantes.

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