
Extrait d’un article publié le 12 septembre 2010 par le blog « Grève générale, 60 ans c’est déjà trop, pas question de bosser un jour de plus ! » :
Dans toute la France, les manifestations et les grèves du 7 septembre ont été massives. Dans toutes les villes, les manifestations ont été exceptionnelles, jusqu’à près de 3 millions de personnes selon les organisations syndicales, c’est-à-dire une mobilisation supérieure à celle du 24 juin 2010 sur le même thème (2 millions de manifestants selon les syndicats, 800.000 selon la police), mais aussi aux mobilisations de 1995, contre le plan Juppé sur la réforme de la Sécurité sociale, et de 2003, sur les retraites (respectivement 2,2 et 2 millions de manifestants, selon les chiffres de la CGT).
Plus qu’une nouvelle journée de mobilisation réussie, on sent aussi un certain climat dans le monde du travail. Bien des travailleuses et des travailleurs veulent lutter vraiment, aller vers un mouvement d’ensemble, une grève générale illimitée. Ainsi le 7 septembre, les ouvriers des raffineries Total à Donges (Loire-Atlantique) et Grandpuits (Seine-et-Marne) ont décidé mardi de prolonger la journée de grève. A Grandpuits, la grève a été prolongée de 24 heures et à Donges de 48 heures. Les confédérations syndicales appellent d’ores et déjà à une nouvelle journée le 23 septembre, ce qui provoque de nombreux débats houleux au sein des structures de la CGT, la principale organisation ouvrière française, où bien des structures voulaient une journée de grève le 15, jour du vote du projet de loi à l’assemblée. Du côté du gouvernement, la fin de la retraite à 60 ans et son passage à 62 ans a été votée par les députés le 10 septembre, mais cela ne signifie en rien une défaite définitive du mouvement. Le CPE aussi avait été voté avant que la lutte n’impose son abrogation. Ce qu’un groupe de politiciens décide, la puissance des travailleuses et des travailleurs peut le briser.
Dans ce contexte, plusieurs équipes syndicales lancent des appels ou déposent des préavis de grève qui dépassent le cadre des journées d’actions espacées. SUD Collectivités Territoriales a déposé un préavis de grève du 15 au 23 septembre. En Loire-Atlantique, la FSU, Solidaires et Force Ouvrière appellent à une manifestation le 15 septembre, et insistent pour que le 23 septembre « s’inscrive dans la perspective d’une grève généralisée. Le communiqué commun précise que le projet n’est « ni amendable, ni négociable ». En Ile-de-France, une assemblée générale le 7 septembre (qui a réuni des représentants de 13 Collèges, de 13 Lycées, de 12 villes et de l’INSEE, de la PJJ et de Peugeot SA La Garenne Colombes (92), et des syndicats Snuipp-FSU 75, SUD Education Paris, Créteil, Versailles et de la CGT Educ’action 93 et 92) s’est prononcée pour le soutien aux décisions de reconduire la grève votée dans l’AG des grévistes 1er degré de Paris à partir du 14 septembre et de l’AG de Gennevilliers à partir du 13 septembre. A la SNCF, les fédération SUD-Rail et Force Ouvrière appellent à une grève reconductible dès le 22. A la RATP, les syndicats CGT, UNSA, CFDT, Indépendants, CGC et CFTC appellent à une grève de 24 heures le 23 septembre, mais soulignent dans un communiqué commun qu’à « la lumière des évolutions éventuelles au niveau national » ils ne « s’interdisent pas de s’inscrire dans une forme d’action reconductible ». Dans l’Ile de la Réunion, les syndicats FSU et CGTR de l’éducation appellent à une mobilisation « jusqu’au retrait du projet ».
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