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DIF et alphabétisation

Posted by dsinterim sur mars 25, 2009

L’article V-2 de l’accord du 7 janvier 2005 relatif à la formation professionnelle tout au long de la vie (additif n°8 de la convention collective) comporte une précision intéressante quant aux « actions de formation prioritaire au titre du DIF (Droit Individuel à la Formation) ».

En effet, on peut y lire :

« Les autres actions de formation également prioritaire au titre du DIF sont :
– actions d’alphabétisation ;
– actions de formation visant à l’acquisition de techniques et compétences spécifiques s’inscrivant dans le cadre de l’activité professionnelle exercée ;
– actions de perfectionnement aux langues étrangères s’inscrivant dans le cadre de l’activité professionnelle exercées
».

On remarque que pour l’alphabétisation, contrairement aux deux autres actions jugées prioritaires, elle n’est pas du tout restreinte par « le cadre de l’activité professionnelle exercées ». Si on prend l’exemple des langues étrangères par exemple, on peut comprendre que pourrait être prioritaire par exemple un perfectionnement en russe pour un travailleur social d’un CADA qui accompagne essentiellement des demandeurs d’asile d’ex-URSS ou un perfectionnement en turc pour un éducateur d’AEMO qui interviendrait en grande partie dans des familles turcophones maîtrisant mal le français, mais que par contre un perfectionnement en dari en vue d‘un projet de vacances ne le serait pas. Par contre, aucune restriction ou condition de ce genre ne vient s’ajouter aux « actions d’alphabétisation ». Aussi, l’alphabétisation dans le cadre du DIF doit être considérée comme prioritaire, y compris pour des salarié(e)s qui, dans le cadre de leur activité professionnelle, n’ont pas forcément à lire ou à écrire.

Au-delà de cet aspect purement légal, il y a aussi et surtout un aspect militant, de conviction, à défendre. Être délégué(e)s du personnel, c’est représenter et défendre tous les salariés de l’établissement, y compris et surtout ceux qui sont les moins qualifiés, et par conséquent généralement les plus exploités et les plus opprimés. Lorsque l’école obligatoire n’existait pas, le mouvement ouvrier et les premiers syndicats proposaient des cours d’alphabétisation aux travailleurs, et c’est encore le cas dans des pays où l’analphabétisme est répandu. En Afghanistan, par exemple, des organisations pour le droit des femmes organisent des cours d’alphabétisation pour celles qui ne savent ni lire ni écrire. Il ne s’agit pas seulement d’une démarche humanitaire, mais aussi d’une démarche d’émancipation. Le savoir, en effet, est une aussi une arme pour les opprimés.

Prenons l’exemple d’un salarié qui ne sait pas ou a du mal à lire. Il lui est difficile de connaître et de comprendre ses droits, de lire les publications syndicales, de s’informer. En cela il est plus à la merci de l’employeur. S’il s’agit d’une salariée, on peut supposer qu’elle risque, en plus, d’avoir plus de difficulté qu’une autre femme de se défendre en cas de violences conjugales ou pour obtenir le divorce si elle le souhaite. Et on peut prendre tous les aspects de la vie, celui ou celle qui a des difficultés à lire se retrouve dans une situation bien plus difficile pour se défendre.

Bref, si nous avons autour de nous des collègues qui ont des difficultés à lire ou à écrire, il semble indispensable et prioritaire d’appuyer leurs demandes de formation, et de se baser pour cela, si nécessaire, sur l’article V-2 de l’accord.

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