8 mars 2009 : L’égalité reste à conquérir

Dès ses origines, le mouvement ouvrier et syndical a toujours lutté de front à la fois pour les revendications du monde du travail et contre les discriminations qui touchent une partie de la population, et donc des salariés, en raison de leur couleur de peau, de leur origine ou de leur sexe. Si la CGT a toujours clairement dénoncé le racisme, nous rappelons pour ce 8 mars 2009, Journée Internationale des Femmes, que la lutte contre les violences et discriminations sexistes est elle aussi toujours d’actualité.

Au travail comme au foyer, lutter pour l’égalité

Au travail, en ce début du 21ème siècle, les discriminations subsistent :

– Selon une étude publiée en février 2008, l’écart des salaires entre hommes et femmes en France atteint 37%. A temps de travail égal, cet écart est de 20%, mais les femmes subissent bien plus le travail à temps partiel imposé (8,6% des femmes salariées travaillent à temps partiel imposé contre 2,4% des hommes). Malgré le principe d’égalité de traitement dans la loi et confirmé par les tribunaux, des inégalités subsistent y compris à travail égal.

– Les femmes sont plus exposées aux violences dans le lieu de travail. Selon une étude publiée par « Santé et Travail » en janvier 2009, 5% des salariées interrogées confient avoir été victimes de violences physiques dans le cadre de leur travail (contre 3,2% des hommes) et un peu plus de 16% d’entre elles ont subi des humiliations ou des menaces (11,6% pour les hommes). Ce n’est donc pas étonnant que l’étude conclut que la souffrance mentale au travail affecte plus les femmes que les hommes (37 % d’un côté contre 24 % de l’autre).

– Parmi les violences spécifiques faites aux femmes dans les lieux de travail, on se doit de noter le harcèlement sexuel. Il n’y a pas, en France, d’étude sérieuse et récente sur la fréquence de ces violences. Les ordres de grandeur varient entre 19 % de femmes victimes ou témoins de harcèlement sexuel (sondage Louis Harris de 1991) et 40 % (sondage européen). Dans certains pays de l’union européenne, les chiffres atteignent 60 %.

Bien sûr, l’ADDSEA n’est pas un monde à part où ces violences et discriminations seraient bannies ! La CGT sera vigilante sur l’égalité professionnelle. Et nous ne savons que trop que certains chef se permettent de se comporter avec des salariées d’une façon tout autre que s’il s’agissait de salariés hommes. De même, le harcèlement sexuel n’est pas un phénomène inconnu dans notre boîte ! Nous ne pouvons qu’inviter les salariées qui sont touchées de discriminations, de pressions particulières ou de harcèlement sexuel à nous contacter pour voir comment agir pour y mettre fin !

Les violences et discriminations sexistes ne s’arrêtent pas, bien sûr, au monde du travail.

En 2007, en France, 166 femmes ont été tuées suite à des violences conjugales, soit près d’une femme assassinée tous les deux jours. Selon l’Enquête Nationale des Violences faites aux Femmes en 1999, une femme sur dix déclare avoir été victime de violences conjugales pendant son existence.

Ces violences aussi sont à combattre ! Là aussi, les militantes et militants de la section CGT-ADDSEA sont prêt(e)s à soutenir des collègues victimes de violences machistes.

Un combat mondial

Quelques chiffres montrent l’ampleur de l’oppression des femmes dans le monde aujourd’hui :
– Les violences conjugales sont la première cause de blessures et de décès pour les femmes dans le monde.
– Aux Etats-Unis, une femme est battue par son partenaire toutes les 9 secondes.
– 200.000 femmes des pays d’ex-URSS sont victimes, chaque année, du trafic d’êtres humains pour la prostitution
– 59% des femmes japonaises, 42% des femmes au Kenya et 80% des pakistanaises sont victimes de violences conjugales.
– Chaque jour 6.000 filles subissent des mutilations génitales.
– Chaque année 5.000 jeunes mariées en Inde sont assassinées ou se suicident car leur dot est considérée trop maigre.
– Chaque année, 5.000 femmes et jeunes filles sont assassinées « au nom de l’honneur familial ».
– En Afrique du sud, une femme est violée toutes les 80 secondes.

Et dans bien des pays, les femmes restent toujours des citoyennes de seconde zone, subissant des lois discriminatoires (interdiction de sortir du territoire sans l’autorisation d’un homme de la famille comme aux Émirats Arabes Unis, peines réduites ou exemption de peines en cas de meurtre d’un membre féminin de la famille comme en Syrie ou en Jordanie, exemption de peine si le violeur épouse la victime comme au Liban ou au Pérou, etc.) ou même un véritable apartheid basé sur le sexe (comme en Arabie Saoudite), sans parler des violences et pressions exercées contre les droits des femmes par des groupes réactionnaires le plus souvent religieux (24 meurtres et tentatives de meurtres commis par des fondamentalistes « pro-vie » aux Etats-Unis entre 1993 et 2004, exécution par décapitation de Nahla Hussein, militante féministe au Kurdistan d’Irak par un groupe intégriste fin décembre 2008, campagne menée par une bande armée proche des talibans pour interdire l’accès des filles à l’école début 2009 dans la vallée de Swat au Pakistan, etc.).

Si les réactionnaires justifient ces discriminations et ces violences au nom de la tradition, de la religion, ou même parfois de la nature, il est important de souligner qu’aux quatre coins du monde, des femmes et des hommes se lèvent et luttent, parfois en risquant la prison ou même la mort, pour l’égalité.

L’oppression des femmes n’est en rien un « phénomène naturel ». Comme toute oppression, elle peut et doit être brisée.

CGT-ADDSEA, 8 mars 2009

Adresses utiles :

Solidarité Femmes
http://www.solidaritefemmes.fr/
Besançon
Téléphone : 03 81 81 03 90
solfembesac@aliceadsl.fr
Belfort
Solidarité Femmes
Téléphone : 03 84 28 99 09
solidarite-femmes@wanadoo.fr

SOS Femme Violence Conjugale : 39.19
Numéro de téléphone gratuit et anonyme en cas de violences, pour parler, demander  des conseils pour les démarches, etc.

AVFT :
Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail.
http://www.avft.org/
Permanences téléphonique du lundi au vendredi de 9h30 à 15 heures : 01 45 84 24 24

Collectif Féministe Contre le Viol :
http://www.cfcv.asso.fr/
Anime le numéro vert “Viol femmes Informations”, du lundi au vendredi, de 10 à 19 h :   0 800 05 95 95
Les appels sont anonymes et confidentiels.

Réseau jeunes filles confrontées aux violences et aux ruptures familiales
http://www.mariageforce.fr/
Site avec de très nombreuses informations pour faire face aux mariages forcés, et des  contacts par départements pour demander de l’aide.

Planning Familal :
http://www.planning-familial.org/
Lieu d’information :
20, rue du Mont Bart Prolongée
25200 Montbéliard
tel 03 81 96 76 58
Accueil les 2ème et 4ème samedi du mois.

Télécharger le tract en PDF : 8mars