Avec l’assassinat de notre camarade Jacques Bino, militant de la CGT-G, le 18 février dernier, la grève générale en Guadeloupe a pris une tournure tragique. Si Sarkozy a osé verser des larmes de crocodile sur la mort de notre camarade, c’est le gouvernement et lui-même sont les principaux responsables du climat de violence qui s’est développé en Guadeloupe. Depuis le début de la grève, leur seule réponse aux revendications partagée par toute une population, une poignée de profiteurs mis à part, est le mépris et l’envoi de renforts policiers. Et si aujourd’hui, les médias insistent surtout sur les violences, on ne peut que se rendre compte qu’il n’était que peu question de la grève générale avant le drame, tout comme on n’évoque que peu le mouvement qui se développe aussi en Martinique et qui pourrait bientôt aussi toucher l’Ile de la Réunion. Le plus souvent, lorsqu’il est question de ces grèves, ce qui est mis en avant ce sont les « spécificités » des DOM-TOM. Que la Guadeloupe ou la Martinique soient plus touchées par le chômage et la misère est certes une réalité, mais la revendication principale des travailleuses et des travailleurs des DOM-TOM, une hausse de 200 euros pour les salaires, voilà une revendication qui n’a rien de spécifique aux Caraïbes ! En métropole aussi, nous serions nombreux à avoir besoin de 200 euros de plus par mois pour faire face à la hausse des prix !
La mise en avant des violences et non de la grève générale ou de la « spécificité » des DOM-TOM, et non du problème des salaires qui ne permettent plus de boucler les fins de mois, que l’on soit salarié en Métropole ou dans les Antilles, ne visent qu’à isoler nos camarades de Guadeloupe et de Martinique, et surtout à éviter que nous suivions leur exemple, c’est à dire une lutte déterminée et collective de l’ensemble du monde du travail, de tous les salariés, pour faire aboutir nos revendications ! Alors que l’on apprend que l’on offre, « généreusement », une prime unique de 70 euros bruts aux salariés de la convention 66 pour 2008, 200 euros d’augmentation par mois voilà bien une revendication qui nous parle ! Car, de la Guadeloupe à la Franche-Comté, il n’y a pas un seul salarié qui, face à la hausse des prix, n’a pas vu son pouvoir d’achat chuté ! Dans les DOM-TOM comme en Métropole, nous avons donc tout intérêt à nous battre, tous ensemble, quelque soit notre secteur d’activité, pour des hausses de salaires !