Contre la casse de notre convention collective
Posted by dsinterim sur janvier 31, 2009
Hier, 30 janvier 2009, s’est tenue une réunion à Boulogne (92) entre les syndicats de salariés et les organisations patronales à propos de la « révision » de notre convention collective, convention collective que le patronat veut détruire.
Voilà la déclaration commune des organisations syndicales CFDT, CFTC, CGC, CGT et FO à l’issue de cette réunion :
CCNT 66 : La commission paritaire du 30 janvier 09 s’est tenue ce 30 janvier 09
La prochaine négociation aura lieu le 19 février 09.
Les cinq délégations syndicales des fédérations CFDT – CFTC – CGC – CGT et FO réaffirment leur attachement à la négociation collective et paritaire, allant dans le sens du progrès social.
Elles proposent que les négociations s’entament sur les quatre points suivants :
– Maintien du caractère national garant des missions de service public, du caractère non lucratif de notre secteur,
– Maintien de la structuration autour des qualifications, des diplômes nationaux et des métiers reconnus dans la Branche,
– Maintien et amélioration des salaires liés au déroulement de carrière, l’ancienneté…,
– Maintien et généralisation pour tous des congés annuels supplémentaires traduisant la reconnaissance des conditions d’exercice professionnel, de travail et de pénibilité dans notre secteur.
C’est en se référant à ces quatre points et en partant du texte conventionnel existant que les organisations syndicales entendent poursuivre la négociation engagée afin d’améliorer la convention collective.
Cela suppose évidemment d’adosser ces perspectives à une méthode de travail et à un calendrier sérieux.
Voir aussi la déclaration du 12 janvier.
Comme tout le monde du travail, qui a montré sa force collective le 29 janvier, les salarié(e)s de notre secteur ont été très mobilisés. On l’a vu à l’ADDSEA.
Voici quelques exemples de mobilisation dans différentes villes :
Béthune (Nord Pas de Calais) :
Les travailleurs sociaux de l’APEI attendent leur patron
Tracts à la main, les éducateurs spécialisés et travailleurs sociaux de l’association de parents et amis de personnes handicapées mentales (APEI) ont vu le cortège des manifestants leur passer sous le nez. Sur le parking du théâtre, ils étaient une trentaine à attendre leur patron pour causer convention collective.
« On devait être plus », se lamente une gréviste ; 145 travailleurs sociaux oeuvrant auprès des personnes handicapées, de leurs familles, des professionnels, s’étaient déclarés absents pour une à huit heures hier. « On ne peut pas se permettre de débrayer toute la journée. Nous avons une mission de service public », souligne Didier Dierickx, éducateur spécialisé à la Cedrata de Ruitz – un établissement et service d’aide par le travail.
Oui à une révision de la convention
À 9 h 30, ils n’étaient qu’une trentaine sur le parking du théâtre. D’autres travailleurs sociaux les rejoindront l’après-midi pour filer manifester à Lille, demander une augmentation des salaires, la valorisation du service public, rejeter les suppressions de postes, les restructurations… Ce matin, les présents ont rendez-vous avec leur patron. La convention collective présentée par les employeurs ne leur convient pas.
« On n’est pas contre une amélioration de l’actuelle, qui date de 1966, mais pas n’importe comment. » Pour les employés de l’APEI, la copie des employeurs disqualifie le statut des travailleurs sociaux. Leur rogne des « acquis sociaux », comme les jours de carence ou les congés d’ancienneté. Déjà qu’ils ont perdu entre 11 et 14 % de pouvoir d’achat en sept ans… Alors, cette nouvelle convention collective, ils vont la négocier. « La mobilisation peut être plus importante si l’on ne nous écoute pas », menace l’éducateur spécialisé syndiqué CFDT.
Bergerac (Dordogne) :
Grève aux Papillons blancs
Le mouvement est national. L’intersyndicale (CGT, FO, CFE-CGC) des Papillons blancs s’y est joint jeudi en débrayant, _tout en assurant la continuité du service_ et en déposant une pétition signée par 315 des 380 salariés (équivalents temps plein) de l’association. La raison de leur colère : la révision de leur convention collective (convention 66), proposée par le syndicat des employeurs Figapei. « Nous nous en doutions mais la menace se précise. Leur projet est une régression sociale. On se croirait revenu au 19e siècle ! »
Durcissement attendu
Pour ces salariés du secteur médico-social, les nouvelles propositions sont « scandaleuses ». Elles portent sur leurs conditions de travail, sur les salaires, les congés (suppression des acquis et dégradations de qualité de la prise en charge), sur la déqualification et la dévalorisation des emplois.
La mobilisation qui s’est exprimée avec force jeudi, _de nombreux travailleurs sociaux de ce secteur étaient présents à la manifestation le soir même devant le palais de justice de Bergerac_ne devrait pas s’éteindre. « Le calendrier des négociations va nous amener à reconduire la mobilisation. Le mouvement risque de se durcir. »
Relation de confiance
Le président des Papillons blancs, Jacques Delprat a reçu les personnels en grève dans l’amphithéâtre, au siège social de l’association. Il a expliqué comment la convention 66 avait permis d’entretenir une relation de confiance « qui a largement participé au développement de notre secteur médico-social ». Il a ajouté que cette convention aujourd’hui n’était plus adaptée et il a développé les objectifs de la réforme en cours. « Au total, a-t-il conclu, je compte sur votre soutien pour continuer à maintenir la qualité de nos services, à assurer la dignité des personnes que nous accueillons et à reconnaître le savoir-faire et les compétences des professionnels. »
Agen (Lot et Garonne), dans un article sur la manifestation du 29 qui a rassemblé entre 5.000 et 7.000 personnes :
Des assemblées générales de salariés au foyer des Autas (Agen) ou au conseil général, des débrayages dans le privé : dans le cortège, une centaine de chez BMS-UPSA, où Force Ouvrière majoritaire craint non pas pour l’emploi mais le volume global d’activités. Une centaine aussi de l’usine de Fumel, des fonctionnaires ou assimilés aussi. Plus de cent travailleurs sociaux, pour la plupart employés par le conseil général.
Pour eux aussi, cette journée de mobilisation n’est pas une fin en soi. Le 6 février, explique Serge Soubie (CGT action sociale) « nous provoquons une rencontre avec les élus du conseil général, et nous allons lancer une pétition à l’échelle du département. » Motif des griefs, la disparition annoncée de la convention collective de référence, la « 66 ». Pas acceptable car elle fait disparaître des acquis indiscutables.
La Dépêche, 31 janvier 2009
Sélestat (Alsace) :
Forte mobilisation dans le sanitaire et social
Cynthia Avenet est déléguée du personnel non syndiquée dans une Maison d’enfant à caractère social (MECS) sur le secteur de Sélestat, qui accueille des enfants placés. Elle et ses collègues se sentent concernées par l’appel à débrayage lancé par les confédérations syndicales et ont rejoint le cortège des manifestants qui défilait hier après-midi dans les rues de Strasbourg. « Dans mon établissement, plus de la moitié du personnel est en grève ce jeudi, et plus de 80 % des animateurs. Les organisations patronales veulent rediscuter de notre convention collective nationale, qui date de 1966, ce qui reviendrait à supprimer nos perspectives d’évolution professionnelles, les jours de congés exceptionnels et trimestriels, à remettre en cause les 35h, à perdre les pourcentages liés à l’ancienneté en cas de changement d’établissement ; en revanche, à instaurer une prime d’assiduité, à réduire les primes de départ à la retraite. »
Bref : « une menace de déréglementation » inquiétante, selon la jeune femme, déterminée à peser sur les négociations nationales prévues demain vendredi, qui, en Alsace concernent un secteur employant plus de 20 000 personnes. Conscients de leurs responsabilités, les salariés de la MECS du centre-Alsace ont assuré un service minimum de nuit pour encadrer les jeunes pensionnaires, dont certains ont été éloignés de leur famille par décision judiciaire.
Marseille : dans un article à propos de la manifestation qui a rassemblé 300.000 personnes selon les organisateurs :
Tous les responsables syndicaux, en tête du cortège, ont défilé derrière une banderole prônant l' »unité des salariés pour ne pas payer la crise« .
« On va dépasser le plus gros chiffre historique à Marseille, les 300.000 manifestants« , a annoncé au micro un organisateur. « On ne peut qu’être content de la mobilisation. C’est énorme!« , a commenté Thierry Pettavino, secrétaire de l’UD-CGT.
Plusieurs milliers de salariés du secteur privé marchaient en tête, notamment des éducateurs pour handicapés, protestant contre les menaces pesant sur leur Convention collective datant de 1966.
Suivaient des retraités, des salariés d’Auchan, Carrefour, Eurocopter, Naphtachimie, Arkema, Printemps, ArcelorMittal, Aubert…
La Croix, 30 janvier 2009
Lyon, dans un article sur la manifestation qui a rassemblé 30.000 personnes :
Le cortège comptait beaucoup de blouses blanches et d’enseignants. Les personnels médicaux lyonnais sont, pour certains, en grève depuis le 8 décembre. Ils réclament, entre autres, le retrait du plan Bachelot. Pour ce directeur d’hôpital, ce plan est une catastrophe: « on va de plus en plus vers le modèle de santé américain« . Les éducateurs, l’ADAPEI du rhône défilaient eux-aussi pour crier leur ras-le-bol. La cause : la CCN 66, convention collective nationale de 1966, que l’État veut modifier, ce qui, pour eux, représenterait un sérieux recul des acquis.
Lyon Capitale, 29 janvier 2009
Après le 29, continuer la mobilisation ! « CGT ADDSEA said
[…] Contre la casse de notre convention collective […]
A propos de la révision et d’une éventuelle dénonciation de la CC 66 « CGT ADDSEA said
[…] Articles les plus consultés Convention collective 66 : De nouvelles propositions scandaleusesRemise en cause de la Convention Collective : Déclaration communePublication du décret relatif au remboursement des frais de transportConvention Collective 66 : Quelques infos sur la mobilisation dans la régionContre la casse de notre convention collective […]